Corruption, front intérieur, jeunesse, Brics : Ce qu’a dit le président Tebboune

08/05/2023 mis à jour: 16:49
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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est déterminé à poursuivre les efforts visant à consolider le front intérieur pour immuniser l’Algérie contre toute velléité de déstabilisation. Répondant aux questions de responsables d’une vingtaine de médias nationaux, publics et privés, lors d’une rencontre organisée au Centre international des conférences à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse et diffusée samedi soir sur plusieurs chaînes de télévision, le chef de l’Etat a, en outre, fait état du «niveau de haine atteint par certains aujourd’hui, même s’ils ne représentent, heureusement, qu’une minorité». Il a ainsi exprimé sa ferme volonté de continuer la lutte contre les discours de la haine, assurant qu’il n’y a aucune place à ce genre de discours dans la nouvelle Algérie.

«Nous avançons à pas sûrs et l’Algérie nouvelle à laquelle nous aspirons n’est pas liée à l’avenir d’une personne donnée, mais de tout un peuple, et nous œuvrons à réaliser cet objectif en encourageant notre jeunesse à s’engager dans différents domaines de gestion», a-t-il dit. «Nous avions voulu impliquer le plus grand nombre de jeunes dans les précédentes échéances électorales, d’où la présence de nombreux présidents d’Assemblées populaires communales et de députés jeunes, ce qui est en phase avec l’évolution effrénée que connaît le monde dans divers domaines», a-t-il poursuivi.

Jeunesse

Le président Tebboune a mis en avant, dans ce sillage, la place accordée à la jeunesse dans cette dynamique de renouveau et de développement national, considérant que «la création du Conseil supérieur de la jeunesse vise à assurer à cette catégorie la meilleure représentation et à l’inciter à s’engager, à l’avenir, dans les systèmes de gestion tendant vers le développement national».

Insistant sur le rôle de la société civile dans le nouveau système de gestion du pays, M. Tebboune a appelé particulièrement les jeunes à s’impliquer davantage dans le processus de changement mis en place pour une gestion participative plus efficace et au service du développement du pays. «A travers la création du Conseil supérieur de la jeunesse, nous avons voulu donner la chance à cette catégorie d’exprimer son opinion, y compris l’opinion contraire. J’espère que nous y sommes parvenus, car nous souhaitons voir les jeunes s’engager dans la démarche visant à réaliser le développement dans notre pays», a souligné le Président, qui a qualifié cette instance de «parlement pour jeunes».

Pour renforcer cette dynamique, il a affirmé avoir instruit le gouvernement «de ne promulguer aucun arrêté ou décret se rapportant aux jeunes qu’après avoir consulté le Conseil supérieur de la jeunesse, pour peu que cette consultation soit positive et en droite ligne du contenu de ces décisions».

Le Président a également rappelé le but de la création de l’Observatoire national de la société civile, qui visait à «activer le rôle des associations, toutes obédiences confondues, et non pour outrepasser le rôle des partis, comme d’aucuns le prétendent». Pour donner plus de visibilité à leur action, le premier magistrat du pays a invité «les différentes associations, notamment celles qui sont actives dans le domaine social», à unifier leur vision et à adhérer à une démarche globale à caractère national, afin d’aboutir à «des résultats concrets qui confortent les efforts de l’Etat».

Lutte contre la corruption

Autre combat que le président Tebboune compte poursuivre de manière implacable, c’est celui contre la corruption. Engagée depuis plus de trois ans, la guerre contre ce fléau qui a gangrené l’économie nationale est donc loin d'être terminée. Elle se poursuit, a-t-il assuré, sans le moindre répit et de manière quotidienne.

Le chef de l’Etat a précisé dans ce sillage qu’il ne s’agissait pas uniquement des affaires déjà portées devant les tribunaux mais de «nouveaux dossiers». «Etre responsable, ce n’est pas occuper un siège. La responsabilité, c’est de protéger ton peuple et de non pas tolérer les errements des responsables. Celui qui commet une faute doit payer, quel que soit son poste de responsabilité, même s’il est ministre», a-t-il averti, affirmant que dans son effort de lutte contre la corruption, l’Etat a déjà réussi à récupérer plus de 22 milliards de dollars de fonds et de biens pillés à l’intérieur du pays et à l’étranger. Le travail continue, selon lui, pour récupérer le reste des fonds et biens mal acquis à l’étranger, soulignant que l’Union européenne (UE) a déjà exprimé sa volonté de coopérer avec les autorités judiciaires algériennes afin de faciliter la récupérer de ces fonds détournés.

Abordant le développement économique, le président Tebboune a indiqué que de 1,7 milliard de dollars en 2019, les exportations hors hydrocarbures sont passées à 7 milliards en 2022. Un exploit jamais réalisé depuis l’indépendance, a-t-il affirmé, tout en annonçant que l’objectif aujourd’hui est de porter le volume de ces exportations à 13 milliards de dollars.

Adhésion aux Brics

Questionné sur le réchauffement climatique, qui a accentué le stress hydrique en Algérie et dans plusieurs pays, notamment du sud de l’Europe, M. Tebboune s’est montré rassurant quant à la disponibilité de l’eau potable, rappelant au passage toutes les mesures prises pour faire face à cette situation.

Parmi ces mesures, il a cité la généralisation du dessalement de l’eau de mer tout le long de la bande côtière et l’exploitation des eaux souterraines du sud du pays. «Même si le citoyen ne pourra pas avoir l'eau potable 24h/24, il sera toutefois alimenté quelques heures par jour ou un jour sur deux», a-t-il assuré, précisant que «les points positifs enregistrés dans ce sens, à savoir la maîtrise de la technologie des stations de dessalement dont 80% à 85% sont algériennes».

Interrogé sur la demande formulée par l’Algérie d’intégrer les BRICS, le président de la République a affirmé que «cette adhésion nous aidera en matière de développement plus que toute l’aide apportée à ce jour par les instances financières internationales». «La banque des BRICS, dotée d’un capital énorme de 100 milliards de dollars, qui dépasse celui de la Banque mondiale, financera des projets de développement en Algérie», a-t-il indiqué.


 

 


 

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