COP29 et fermeture de centrales au charbon : Les pays en développement réclament des aides publiques

21/11/2024 mis à jour: 18:05
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Vingt-cinq pays, riches pour la plupart, se sont engagés hier à la COP29 à ne plus ouvrir de centrales au charbon, tout en espérant que d’autres pays les suivront. Le Royaume-Uni, qui vient de fermer sa dernière centrale au charbon, le Canada, la France, l'Allemagne et l'Australie, très gros producteurs de charbon, ont, selon l’AFP, signé cet appel volontaire pendant la Conférence sur le climat de l'ONU en Azerbaïdjan. 

La Chine, l'Inde et les Etats-Unis n'y sont pas. L’objectif : leurs prochains plans climatiques ne permettront aucune nouvelle centrale au charbon sans captage de CO₂. Cependant, leur engagement ne les oblige pas à renoncer à l'extraction ni à l'exportation de charbon. 

L’utilisation du charbon continue d'augmenter dans le monde.  «L'engagement à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles doit se concrétiser par des actions réelles sur le terrain», a déclaré, selon la même source, Wopke Hoekstra, chargé du climat à la Commission européenne, qui a signé l'appel. Les nouveaux projets de charbon «doivent cesser», a déclaré le secrétaire britannique à l'Energie, Ed Miliband, présent aussi à Bakou.


«La porte du charbon a été fermée. Maintenant, il faut la fermer à clé», a dit à l'AFP à Bakou Erin Ryan, de la branche australienne du Climate Action Network. L'Angola, l'Ouganda et l'Ethiopie figurent parmi les autres signataires de cet engagement développé avec l'alliance «Powering Past Coal».
Les pays riches se voient réclamer entre 440 et 900 milliards de dollars par an d'aide climatique pour le monde en développement, ont rapporté hier les ministres chargés de débloquer les négociations.


Les pays développés sont pour leur part toujours silencieux sur le montant qu'ils sont prêts à contribuer, au-delà de leur promesse précédente de 100 milliards annuels.

«Nous avons entendu différentes propositions pour le chiffrage» de l'aide publique des pays riches, «de 900 milliards, 600 milliards et 440 milliards», selon le ministre australien Chris Bowen. Il est question de débloquer des années de négociations sur ce chiffre.


«Tous les pays en développement sont d'accord pour dire qu'il faut au minimum 600 milliards par an de fonds publics» de la part des pays riches, décrypte à Bakou Iskander Erzini Vernoit, de l'institut marocain IMAL.

Ces différents montants ne représentent qu'une partie du besoin total de 1300 milliards de dollars annuels réclamé par les pays en développement pour déployer des panneaux solaires, fermer des centrales à charbon ou encore bâtir des digues face à la montée des eaux. Les pays riches, eux, veulent savoir comment leur argent public sera associé à d'autres sources de financement (fonds privés, taxes mondiales nouvelles, par exemple sur le commerce maritime, etc.) avant d'avancer leur propre chiffre. Les pays en développement, dont nombre de nations surendettées, insistent pour que l'accord final prévoie que l'argent des pays riches soit fourni sous forme de dons plutôt que de prêts.

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