Coopération algéro-française : Macron le 25 août à Alger pour «relancer la relation bilatérale»

21/08/2022 mis à jour: 18:19
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Outre les relations bilatérales, les enjeux régionaux ou internationaux vont certainement être au centre des discussions entre les deux chefs d’Etat. A ce titre, étant à la recherche, comme plusieurs autres pays européens, d’alternatives au gaz russe, la France pourrait également «prospecter» du côté de l’Algérie en espérant un renforcement de la coopération dans ce domaine.

La visite d’Emmanuel Macron en Algérie a été évoquée, hier, dans le communiqué de la présidence de la République relatif à l’appel téléphonique que Abdelmadjid Tebboune a reçu du président français, «lors duquel il lui a présenté ses condoléances pour les victimes des incendies enregistrés dans certaines wilayas du pays».

«Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, ce jour, un appel téléphonique du président de la République française, Emmanuel Macron, lors duquel il lui a présenté ses condoléances pour les victimes des incendies enregistrés dans certaines wilayas du pays», indique le communiqué de la Présidence.

«Les deux Présidents ont abordé, à cette occasion, la coopération bilatérale, notamment le programme de la visite prévue du président Macron en Algérie», ajoute la même source.

La Présidence n’a pas jusque-là rendue publique la date de la visite du président français. Néanmoins, l’Elysée a indiqué dans la journée que M. Macron se rendra en Algérie «du 25 au 27 août pour relancer la relation bilatérale».

Il faut dire que les relations algéro-françaises ont été marquées ces derniers temps par des brouilles qui ont même mené au rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris en octobre de l’année dernière, à la suite de certains propos d’Emmanuel Macron à l’égard de l’Algérie, rapportés par le quotidien français Le Monde quelques jours auparavant. Il aura fallu attendre près de trois mois pour que l’ambassadeur d’Algérie reprenne ses fonctions à Paris.

Depuis, les choses se sont plutôt «normalisées», mais semblent toujours altérées, notamment par la question mémorielle. Les passions suscitées, par exemple, par la question des langues étrangères en Algérie, certains réclamant carrément le remplacement du français par l’anglais, et au-delà des aspects pédagogiques et scientifiques avancés par les uns et les autres, ne sont en définitive que l’une des conséquences de ce conflit lié à la mémoire.

Même s’il a exprimé son souhait d’avancer sur ce dossier, le président français semble faire face aux pressions d’une frange de la classe politique en France.

Au-delà de ces questions liées à la mémoire, les relations bilatérales entre les deux pays semblent connaître également une autre trajectoire. Il est sans conteste que sur le plan économique, la France perd du terrain par rapport à d’autres partenaires de l’Algérie, à l’image de l’Italie, de la Chine ou de la Russie. D’ailleurs, la visite de Macron intervient quelques semaines après celle du président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, qui a eu lieu le 18 juillet dernier.

«Ce déplacement contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l’avenir au bénéfice des populations des deux pays, à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d’apaisement des mémoires», a indiqué hier la Présidence française dans un communiqué. Outre les relations bilatérales, les enjeux régionaux ou internationaux vont certainement être au centre des discussions entre les deux chefs d’Etat.

A ce titre, étant à la recherche, comme plusieurs autres pays européens, d’alternative au gaz russe, la France pourrait également «prospecter» du côté de l’Algérie en espérant un renforcement de la coopération dans ce domaine. D’où toute l’importance de cette visite pour le président français. 

Il est à rappeler également que cette visite est la deuxième pour Emmanuel Macron après celle de décembre 2017 au début de son premier mandat.

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