Conférence nationale des élus du FFS : «Le parti ambitionne d’organiser un 6e congrès unificateur»

26/03/2022 mis à jour: 00:38
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A l’instar de l’ancien P/APW de Béjaïa, le premier secrétaire national du FFS a laissé entrevoir à travers ses propos un malaise couvant au sein du parti.

Le FFS a tenu sa conférence nationale des élus hier, à Souk El Tenine, à l’est de la wilaya de Béjaïa, en présence des membres de la direction nationale, de 60 maires et plus 1000 élus issus du dernier scrutin.

D’emblée, le premier secrétaire national du parti, Youcef Aouchiche, a affirmé que cette conférence nationale des élus répond à deux objectifs. Le premier est organique, «il vise à impliquer les militants du parti dans les débats qui se déroulent actuellement au sein du FFS en prévision de la préparation du 6e congrès national dans de bonnes conditions».

A l’instar de l’ancien P/APW de Béjaïa, le premier secrétaire national a également laissé entrevoir à travers ses propos un malaise couvant au sein du parti. C’est pour cette raison que la formation politique fondée par feu Hocine Aït Ahmed «ambitionne», souligne-t-il, «l’organisation d’un 6e congrès unificateur, rassembleur, qui donnera la chance à tous les militants de choisir librement leurs représentants et les modèles de gestion que le parti doit adapter aux réalités et aux mutations qui s’opèrent autour de lui».

C’est un secret de polichinelle : ce rendez-vous organique participe aussi à remettre de l’ordre et désamorcer une crise installée dans la maison FFS depuis les dernières sénatoriales, dont l’option de la participation à ces joutes n’a pas été appréciée à l’unanimité.

Placé sous le slogan : «Des assemblées locales fortes, un appui pour l’Etat national et la souveraineté populaire», ce regroupement «est d’une grande importance pour notre parti», lance d’entrée Hakim Belahcel, membre de l’instance présidentielle, car, dit-il, «indépendamment de son caractère statutaire, cette rencontre doit être mise à profit pour remobiliser nos énergies et nos rangs, et les mettre en ordre de bataille pour mieux appréhender les multiples défis qui se profilent déjà à l’horizon».

Pour un nouveau code des collectivités locales

Le second objectif assigné à cette rencontre est politique. Comme le démontrent les thématiques et le slogan choisis à cette conférence, ce regroupement est une opportunité «pour réfléchir aux voies et moyens d’améliorer la gestion des collectivités locales et esquisser notamment les grands axes d’une réforme des codes de la commune et de la wilaya afin de donner une grande autonomie économique et financière aux  APC et APW».

Pour le FFS, la décriminalisation de l’acte de gestion, qui demeure au stade d’annonce, de vœu et d’intention chez les pouvoirs publics, doit aboutir en dénonçant «la judiciarisation de l’engagement politique et de la pénalisation de l’acte de gestion».

L’élu local, poursuit-il, «est constamment sous la pression du poids de ses responsabilités et des menaces de sanctions dictées par des lois liberticides», et c’est pour cela qu’il faudra, selon le FFS, «poursuivre le combat politique pour déjouer les manœuvres incessantes du pouvoir visant à réduire les pouvoirs de l’élu du peuple à sa plus simple expression et à faire face aux réseaux mafieux et clientélistes chargés d’entraver les dynamiques citoyennes».

Sur la conjoncture économique et sociale, le FFS, par la voix du même communiquant, constate que «la crise sanitaire et les événements qui se déroulent en Ukraine ont entraîné des conséquences économiques et sociales désastreuses, menaçant les approvisionnements du pays».

Cette crise, atteste-t-il, «a révélé la vulnérabilité du pays qui dépend des importations pour nourrir sa population, et donc l’échec de ce régime à assurer l’indépendance économique du pays, tout au moins son autosuffisance alimentaire».

D’autant plus que «la marge de manœuvre du pouvoir est étroite, car l’augmentation des prix des hydrocarbures est anéantie par l’inflation mondiale, qui touche toutes nos importations de biens et services».

Afin de sortir le pays de cette crise multidimensionnelle, le FFS propose son projet politique et socioéconomique, qui repose «sur un dialogue national, inclusif et responsable». A cet effet, le parti réitère son appel aux décideurs pour «organiser en urgence une conférence nationale économique et sociale, ouverte aux représentations politiques, sociales et syndicales, aux experts et aux spécialistes, afin de convenir des mesures à court et moyen termes susceptibles de préserver notre population des dangers qui s’annoncent et de la mobiliser pour faire face à la montée des périls, dont l’insécurité, la paupérisation et la famine, que connaissent déjà certains pays»

«L’Espagne contrarie le droit international»

Le FFS a tenu à rappeler sa position vis-à-vis du conflit au Sahara occidental, une position attachée, réitère-t-il, «au respect des résolutions onusiennes et des efforts politiques et diplomatiques qui favorisent l’autodétermination du peuple sahraoui».

Evoquant la dernière sortie du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, qui signe le revirement de la position de son pays au sujet de la question sahraouie, le FFS considère que «ce rétropédalage diplomatique, contrarie profondément le droit international et hypothèque les chances d’un dénouement équitable de ce conflit» et s’interroge sur les vraies motivations qui ont induit ce revirement subit.

Dans le contexte des conflits internationaux de l’heure, le représentant du FFS estime que «les pays du Grand Maghreb des peuples gagneraient à s’inscrire enfin dans un processus salutaire d’intégration et de solidarité régionales pour mieux se défendre sur le plan sécuritaire et économique», car c’est l’existence même de nos différentes nations, liées par le sang et par l’histoire, qui est désormais menacée par une mondialisation prédatrice dominée par les grandes puissances, conclut-il. N. Douici 

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