Hier après-midi a eu lieu la clôture de la première édition du Salon national du livre d’Oran. Un événement organisé par le ministère de la Culture à travers l’Agence algérienne de rayonnement culturel (Aarc) et qui a pris ses quartiers au musée d’art moderne, en plein cœur du centre-ville oranais.
Beaucoup de maisons d’édition algériennes ont répondu présent à cet événement, en ouvrant leurs stands aux lecteurs d’Oran, permettant notamment à celles et ceux qui n’ont pas pu, le mois de novembre 2024, aller au SILA d’Alger, de se munir de leurs dernières nouveautés littéraires. On compte notamment Apic, Dalimen, El Hibr, Haya, Barzakh, Chihab et beaucoup d’autres. Si l’affluence du public a été en dents de scie, il n’en demeure pas moins qu’elle a été régulière, avec des pics enregistrés le week-end. Il faut dire que tout le monde a été pris de court, tant la communication, en amont de l’événement, avait laissé à désirer. «Il ne suffit, en effet, pas d’accoler des affiches sur les quais des tramways ou sur les murs de la ville pour que le plus grand nombre ait vent de l’existence de ce salon», nous dira, hier, un visiteur, retraité de son état. Une étudiante, quant à elle, a trouvé à redire sur le choix du MaMo pour l’organisation de l’événement : «Certes, c’est un très bel espace et qui plus est, c’est à la rue Larbi Ben M’hidi, donc en plein centre-ville. Tout est là pour nous charmer. Cela dit, par le nombre fort élevé de maisons d’édition présentes (on parle de 70) étalées entre le hall et les deux étages du MaMo, les stands sont accolés les uns aux autres, ce qui fait qu’on se sent un peu à l’étroit. Mieux aurait peut-être valu organiser un évènement pareil au Palais des expositions de Mdin Jdida, bien plus spacieux.»
Celui qui l’accompagnait, étudiant lui aussi, n’était pas de cet avis : «Quand bien même sommes-nous à l’étroit, et alors ? Ça fait tout le charme du salon. Je trouve au contraire que c’est une bonne chose d’organiser de tels événements au centre-ville, qui manque un peu d’animation.»
Rencontres littéraires
L’organisation d’un tel salon, comme beaucoup l’ont souligné, c’est aussi une manière de colmater les brèches et pallier à la carence de librairies. «En faisant un tour à travers les différents stands, je me suis aperçu du nombre incroyable de maisons d’édition que nous avons en Algérie. Et ça va, du reste, en contradiction, avec le nombre de librairies, très infinitésimal, à travers nos villes. Quoi qu’on en dise, les Algériens lisent, sinon ces maisons auraient fermé les unes après les autres et depuis fort longtemps. Maintenant, il est urgent de prendre des mesures pour remédier à la crise, faire en sorte que le livre soit plus abordable, ouvrir des bibliothèques un peu partout, encourager les rencontres littéraires et les multiplier à travers tout le pays.
En bref, mener une politique volontariste pour que lecteur, écrivain et éditeur trouvent leur compte et soient satisfaits», dira un quinquagénaire, enseignant. Un des représentants d’une maison d’édition, gérant à lui seul deux stands dans le salon, nous dira : «Si, les premiers jours, il s’était en partie agi d’un public du tout venant, pour ce qui est d’aujourd’hui (nldr : dernier jour du salon), j’ai remarqué la présence notable de visiteurs qui sont de véritables mordus de lecture et venus déterminés pour acheter des livres.» Rappelons que le Salon national du livre d’Oran est venu après celui de Djelfa et de Constantine.
En principe, un autre Salon du livre devra avoir lieu tout prochainement, à Tamanraset ou à Sidi Bel Abbès.
Oran
De notre correspondant Akram El Kébir