La scène s’est passée, il y a quelques jours, à la rue Abane Ramdane, au centre-ville de Constantine, quand un adolescent roulant en toute vitesse sur une trottinette électrique a failli heurter violemment un passant juste au passage pour piétons près de l’entrée vers la rue Bouderbala (ex-rue Petit).
Le bonhomme l’a échappé belle, mais en voulant l’éviter à la dernière seconde, le jeune conducteur de la trottinette a perdu l’équilibre et failli être percuté lui-même par une voiture circulant juste derrière, si ce n’est le réflexe de l’automobiliste. Ce cas renseigne sur les dangers que représentent ces engins qui sont désormais présents de plus en plus sur la voie publique dans la ville. On les rencontre au boulevard Belouizdad, sur la place Colonel Amirouche, le pont Sidi Rached, au quartier du Coudiat et même dans les cités périphériques où la circulation est plus facile sur des parcours plats.
Ces trottinettes électriques, qui se sont invitées en milieu urbain à Constantine, sont devenues plus populaires en raison de leur aspect pratique permettant de rouler avec fluidité entre les véhicules qui traînent dans les embouteillages. En raison de leurs prix assez accessibles pour une certaine catégorie de citoyens, des fonctionnaires ayant laissé leurs véhicules au parking pour en faire un moyen de locomotion qui leur évite des retards sur les trajets vers leurs lieux de travail, surtout que ces engins permettent une vitesse non négligeable et une autonomie de plusieurs dizaines de kilomètres en fonction de la qualité de la batterie.
Malheureusement, l’adoption de la trottinette électrique comme moyen de locomotion en ville risque d’exposer ses utilisateurs à des dangers certains, en l’absence d’une réglementation claire qui fixe le cadre et les conditions d’utilisation pour éviter des accidents. On a bien remarqué que des enfants échappant au contrôle de leurs parents circulent parfois à deux sur cet engin dans des lieux à forte circulation automobile.
«Ces engins, dont l’adoption s’est banalisée ces derniers mois, et que tout le monde voit que c’est normal, représentent un vrai danger pour les enfants et les jeunes qui les utilisent et que nous rencontrons sur les artères de la ville, alors qu’ils ne portent aucun moyen de protection, oubliant qu’ils sont exposés aux risques des collisions», s’inquiète une mère de famille. «Vous pouvez les croiser à n’importe quel moment et dans chaque coin de rue roulant parfois en toute vitesse, ce qui risque de surprendre les conducteurs, alors que des jeunes se permettent même de circuler en sens inverse dans certaines artères de la ville, d’autres ne respectent pas le Code de la route, grillent le feu rouge, et s’aventurent à faufiler entre les voitures», avertit un automobiliste.
Sachant que notre pays ne dispose pas de voies cyclables sur les routes spécialement réservées aux deux roues, la réglementation de ce moyen de locomotion s’impose pour la sécurité des conducteurs, dont la plupart sont des jeunes, avec l’obligation du port du casque et d’un gilet de sécurité la nuit. Il faut également penser aux piétons et autres automobilistes en cas de collision avec une trottinette électrique, pouvant causer des blessures ou des dégâts matériels surtout que la loi ne prévoit pas encore la souscription obligatoire à une assurance.