Célébration de la journée du savoir à Constantine : Des projets «sauvés» pour préserver la mémoire de Ben Badis

17/04/2023 mis à jour: 09:53
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Après des décennies d’oubli, de laisser-aller, de négligence et de gel des projets programmés dans la manifestation culturelle de 2015 à Constantine, les pouvoirs publics semblent avoir pris conscience de l’importance de relancer ces projets pour préserver la mémoire du Cheikh Abdelhamid Benbadis et sauver ce qui peut l’être. 

On citera à titre d’exemple le projet de réhabilitation de l’imprimerie de l’association des Oulemas, située à la rue Benbadis (ex-Alexis Lambert) plus connue par le quartier Arbaine Chérif, et qui a vu naitre les célèbres journaux «El Mountaqid», «Echihab» et «El Basair», et qui se trouvait dans un état de dégradation lamentable, au point où l’association du quartier Arbaine Chérif a dû intervenir bénévolement en collaboration avec l’association «Irth» de préservation du patrimoine matériel et immatériel de la ville pour «sauver l’honneur». 

Même lors de sa récente visite à Constantine, la ministre de la Culture, Soraya Mouloudji, a exprimé son insatisfaction face aux travaux réalisés et qui ne sont guère à la hauteur de ce patrimoine longtemps délaissé.  Même le projet présenté lors de la même visite, pour restaurer la maison qui a vu naitre le cheikh, avant le déplacement de la famille vers le quartier de la Casbah pour s’installer dans la demeure de l’impasse Mekki Benbadis, est aussi une vieille opération qui a longtemps trainé pour des raisons inexpliquées. 

Située au n°34 de la rue Abdallah Bey dans le quartier de Souika de la vieille ville de Constantine, juste au sabbat qui porte aussi le nom de Ben Badis, cette bâtisse a été transformée en décharge pour déblais des travaux entamés lors de la manifestation culturelle de 2015, puis abandonnés, avant qu’elle ne soit «déblayée» pour recevoir la visite de la ministre de la Culture. 

Même le bureau d’études chargé de cette opération a trouvé des difficultés pour y accéder. Jusqu’à ce jour, le projet est en phase d’étude qui sera réceptionnée au mois de juin, avant l’entame des travaux de restauration, selon les affirmations du directeur de la culture de la wilaya. Le délai de ces travaux n’est pas encore connu, ce qui laisse supposer que les choses vont prendre des mois. Il faudra encore attendre. 

Contrairement à l’imprimerie d’Arbaine Chérif, le siège de la Fondation Benbadis situé à l’ancienne bâtisse du quotidien Ennasr, elle-même qui abritait les locaux de l’ancienne Dépêche de Constantine, a pu être restauré, grâce à l’intervention du wali de Constantine Abdelkhalek Sayouda. 

Ce dernier l’avait bien rappelé hier, lors de l’ouverture d’un séminaire organisé par la Fondation au Palais de la culture Al Khalifa, en notant que l’opération a pu être réalisée après le dégagement d’une enveloppe du budget de la wilaya. Il fallait bien le faire, car le siège était aussi dans un état de dégradation, qui ne permettait pas d’accomplir des activités dans de bonnes conditions. 

La seule satisfaction de ces projets qui tendent à préserver l’héritage de cheikh Ben Badis demeure la réhabilitation de Djamaâ Sidi Lakhdar, dont la construction remonte à l’époque ottomane, et dans lequel le fondateur de l’association des oulémas donnait des cours à ses élèves, parallèlement à ceux dispensés à la Grande Mosquée. Les travaux dont le taux d’avancement a atteint 80% devront être réceptionnés au mois de juin prochain pour être inauguré le 5 juillet.    

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