Cachez ces images que vous ne sauriez voir !

18/01/2025 mis à jour: 11:31
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Toutes les guerres ont leurs images tragiques qui témoignent de la folie meurtrière qui s’empare des hommes. 

Des images immortalisées pour toujours. S’il fallait faire de manière aléatoire un tri des cinquante dernières années, on retiendrait d’abord ce cliché en noir et blanc, pris en 1972, d’une gamine sud-vietnamienne d’une dizaine d’années en larmes, brûlée au napalm, courant nue sur une route non loin de Saïgon, au milieu des flammes et des écrans de fumée. La douleur, la peur et l’horreur de ce qu’elle venait de vivre se lisaient sur son visage. 

Elle venait de réchapper à un massacre, lancé par l’aviation américaine. 

Depuis, d’innombrables instantanés de drame et de misère humaine, générés par les guerres et les conflits, ont été figés pour l’éternité sur papier glacé. La vidéo et les images retransmises en «live» allaient très vite donner la véritable ampleur du drame des guerres et de la souffrance des populations civiles. Comme ce fut le cas avec l’assassinat en direct de Ghaza, en 2000, du jeune Palestinien Mohammed Al Durah, âgé de 12 ans, diffusé par une chaîne de télévision publique française. 

La vidéo filmée par un vidéaste palestinien n’a pas manqué de soulever des polémiques dans l’Hexagone et en dehors, entre les pro-Israéliens qui ne pouvaient supporter que la prétendue armée «la plus morale et la plus éthique du monde» soit ainsi critiquée, l’occupation des territoires palestiniens dénoncée et les autres, taxés de pro-Palestiniens, accusés par les premiers de vouloir nuire à Israël. L’assassinat du petit Mohammed Al Durah a été suivi d’autres exécutions en direct de journalistes, de militants de la cause palestinienne par les militaires israéliens, sans qu’il y ait la moindre condamnation, la moindre excuse de la part de Tel-Aviv. 

Comment ne pas citer le meurtre en direct de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh à Jénine en 2022, visée par un sniper de l’armée sioniste au milieu de reporters qui couvraient sur le terrain des manifestations en Cisjordanie. Ou encore celui de Smail Ghoul et de son collègue en 2024, à Ghaza, tués dans leur voiture pourtant bien signalée par l’inscription «Press», par un missile tiré par un drone.

Vingt-cinq ans plus tard, la Palestine, ou plus exactement la guerre à Ghaza, fait toujours partie de l’actualité telle qu’elle est retransmise dans les pays occidentaux, mais une guerre sans images. Du moins, celles que les médias ne veulent pas diffuser pour ne pas déplaire aux dirigeants israéliens, que sont Benyamin Netanyahu et les suprémacistes, racistes de son gouvernement, ordonnateurs du génocide contre les Ghazaouis. 

Par leur silence complice, ces médias «mainstream», en invisibilisant les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, commis depuis plus de quinze mois contre des femmes et des enfants, contribuent à façonner une sorte de consentement occidental largement partagé, vis-à-vis de ce génocide que très peu ou presque pas de médias qualifient comme tel. Malgré le fait que pour la Cour internationale de justice comme pour la Cour pénale internationale dès janvier 2024, c’est-à-dire moins de trois mois après l’agression, il ne faisait aucun doute que des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité étaient commis par l’armée sioniste à Ghaza. 

La plupart de ces médias se contentent de reprendre la terminologie militaire sioniste qui parle de «frappes ciblées», d’écoles ou d’hôpitaux, abritant de soi-disant caches d’armes ou des militants du Hamas. Alors qu’en réalité ce ne sont que des refuges aux centaines de familles de déplacés. Pas question, dans ces conditions, de montrer que les victimes sont, essentiellement, des femmes et des enfants. Encore moins de diffuser ces vidéos de charniers creusés par l’armée sioniste pour enterrer les victimes de ses crimes de guerre et sur lesquels elle a fait passer des bulldozers pour effacer toute preuve et rendre impossible toute identification ultérieure et documentation. 

Aujourd’hui, tous les rapports d’experts des Nations unies comme ceux des différentes ONG signalent que 70% des hôpitaux, 60% d’écoles et d’universités ont été réduits en cendres par les génocidaires sionistes. Plus de la moitié du cadre bâti de la bande de Ghaza a été soufflé par les missiles et les bombes israéliennes et sous lequel gisent des milliers de victimes disparues. D’ailleurs la très sérieuse revue de médecine britannique, The Lancet, vient de publier une étude la semaine dernière, dans laquelle elle évalue le nombre décès de Palestiniens pour les neuf premiers mois de l’agression sioniste à plus de 65 000, soit 40% de plus que le bilan établi à l’époque par le ministère de la Santé ghazaoui ! 

Un dernier cliché des plus émouvants et que l’on n’oubliera pas de sitôt, une image virale sur les réseaux sociaux, celle de la silhouette en blouse blanche du docteur Hussam Abou Safia, le directeur de l’hôpital Kamal Adwane presqu’entièrement détruit, se frayant un passage entre les décombres de ce qui fût un des plus importants établissements hospitaliers de l’enclave palestinienne, pour se rendre à son bureau, quelques heures avant son enlèvement par l’armée sioniste.

Des images que les médias occidentaux devront bien diffuser un jour après le cessez-le-feu, une fois que la presse internationale pourra accéder à Ghaza sans risque.
 

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