Le 8 Mai 1945, le peuple algérien a connu l’un des pires épisodes coloniaux de son histoire. Sortis ce jour-là pour réclamer leur droit à la liberté et à l’indépendance, les forces coloniales ont fait subir à des milliers d’Algériens les pires souffrances suivies d’exécutions sommaires.
Ces événements tragiques ont été mis au-devant de la scène hier à l’Assemblée populaire nationale (APN), lors d’une journée parlementaire organisée à l’occasion de la commémoration du 78e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata, ainsi qu’une exposition de photographies animée par le Centre national des archives dans le hall principal de l’Assemblée.
Pour le président de l’APN, Brahim Boughali, la mémoire nationale et l’histoire de l’Algérie «nous dictent de nous opposer au colonialisme partout où il se trouve et de soutenir les peuples opprimés, à l’image des peuples palestinien et sahraoui».
Dans son discours d’ouverture de la journée parlementaire, M. Boughali affirme que «l’Algérie restera la Mecque des révolutionnaires». Il a donné dans ce sens l’exemple du rôle joué par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour l’unification des rangs des Palestiniens en organisant une conférence rassemblant les différentes factions et la signature d’une déclaration qui met fin à division de plusieurs années. «L’Algérie est devenue un pays pivot qui prend en considération dans sa politique étrangère des données complexes dont il faut tenir compte», estime M. Boughali, précisant que l’anniversaire du 8 Mai est une occasion pour tirer des leçons et de faire connaître l’histoire du pays aux générations montantes.
«Journée lourde de sens»
D’ailleurs, dit-il, l’organisation de cette journée parlementaire vise à «mettre en valeur» la référence historique et à la lier à l’unité nationale et à la cohésion sociale : «L’Algérie d’aujourd’hui a dans son répertoire un bilan historique honorable en matière de lutte contre toutes les formes d’extrémisme et de terrorisme.» M. Boughali a appelé les médias à «affronter» les campagnes visant à «déformer» l’histoire.
Abdelmadjid Chikhi, conseiller du président de la République chargé des archives et de la mémoire nationale, présent à la rencontre, a soutenu que le 8 Mai est une journée lourde de sens et sa célébration se veut une halte de commémoration des faits historiques.
D’où l’importance d’en tirer des leçons afin que le peuple puisse avancer dans la paix et la sérénité. Par ailleurs, le conseiller a appelé les historiens à passer de la collecte des témoignages à l’analyse historique en ce qui concerne le processus d’écriture de notre histoire. Il regrette le fait que beaucoup de réalités ne soient pas «transcrites», plaidant ainsi pour une «large participation» de l’ensemble des composantes de la société dans le projet de promotion de la mémoire. En outre, lors de cette rencontre, un documentaire du réalisateur Saïd Oulmi, Témoins de la Mémoire, consacré aux déportés algériens en Nouvelle-Calédonie, a été projeté.