Après un début de campagne de récolte quelque peu timide, la cadence s’est nettement accélérée, notamment après les premières chutes de pluies hivernales.
Les prévisions de la direction des services agricoles de la wilaya de Bouira tablent sur une production de plus de 5,5 millions de litres d’huile d’olive durant l’actuelle saison, contre 3,2 millions la précédente saison. Après un début de campagne de récolte quelque peu timide, la cadence s’est nettement accélérée, notamment après les premières chutes de pluies hivernales.
Les oléiculteurs, qui affichaient initialement un certain pessimisme concernant les perspectives de rendement, ont finalement changé d’avis face à l’évolution favorable de la situation. «Franchement, je ne m’attendais pas à un tel revirement de la situation», témoigne un oléiculteur de la région de M’Chedallah, à l’est de la wilaya, considérée comme un bassin oléicole par excellence.
«Le manque de pluies durant l’été et même l’automne laissait présager une forte baisse de la production. Finalement, l’arrivée opportune des pluies hivernales a permis de sauver la récolte», poursuit-il avec soulagement. En effet, les conditions météorologiques ont joué un rôle déterminant dans cette campagne oléicole.
Flambée des prix, malgré l’abondance
Après une période de stress hydrique estivale et automnale qui faisait redouter le pire, les précipitations hivernales ont permis de régénérer les oliviers et d’assurer un bon remplissage des olives. «Le rendement moyen enregistré a tourné autour de 17 litres par quintal, avec même des pics dépassant les 25 litres par quintal atteint dans certaines régions de la wilaya», a indiqué Zine El Abidine Ben Djaballah, le DSA de Bouira.
Le même responsable a indiqué que la superficie totale du verger oléicole de la wilaya s’étend sur 36 000 hectares dont 25 000 sont en production. Ainsi, sur 4 millions d’oliviers, 2,5 millions sont en production.
A noter que chaque année, des milliers d’oliviers sont plantés un peu partout à travers la wilaya, dans le cadre de différents programmes de développement de la culture oléicole. Parmi ces programmes, celui mené par les services de la Conservation des forêts au sud de la wilaya connu sous le nom de Ceinture oléicole.
Par ailleurs, malgré une bonne production et de bons rendements, les prix de l’huile d’olive ont connu une flambée sans précédent. Le litre d’huile d’olive courante est cédé à 1200 DA contre 800 DA le litre l’année passée.
Selon M. Zeggane, oléiculteur et propriétaire d’une huilerie moderne, cette flambée des prix est due à différents facteurs. «Cette année, le prix d’un quintal d’olive a connu une hausse importante, atteignant les 16 000 à 17 000 DA», dira-t-il.
«En effet, les coûts de production ont fortement augmenté, notamment à cause de la hausse du prix des intrants et de la main d’œuvre. Par exemple, le coût de l’élagage d’un olivier, qui était de 500 DA a triplé récemment». M. Zeggane ajoute que les autres dépenses liées à la production d’olive et d’huile d’olive ont également grimpé. «Les coûts d’électricité pour l’irrigation et le labourage ont augmenté, tout comme les frais de carburant et d’entretien des machines de notre huilerie.
Tous ces éléments se répercutent inévitablement sur le prix final de l’huile d’olive que nous proposons à la vente», explique notre interlocuteur.