La corruption, sujet brûlant de préoccupation de la société algérienne, a fait l’objet d’un débat mardi à l’Université de Béchar au cours d’une rencontre régionale.
Elle a été organisée par le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, et a réuni cinq wilayas du Sud-Ouest, des magistrats, des responsables des Douanes algériennes, des Conservations des forêts, des services agricoles des wilayas, des autorités civiles et militaires et de l’inspecteur général représentant le ministre de l’Agriculture.
L’importance de la rencontre témoigne de l’ampleur du fléau qui prend des proportions inquiétantes et qui n’épargne même plus certaines institutions publiques qui sont au service du citoyen. Certains participants se sont interrogés sur le lien qui pourrait spécialement exister entre le secteur agricole et les malversations. La réponse est venue de l’intervention de l’inspecteur général du ministère de l’Agriculture.
Le secteur agricole est vital en ce sens qu’il touche, dira-t-il, la sécurité alimentaire du pays tant par les volumes des importations colossales des céréales, les viandes rouges et blanches, les dérivés, les produits phytosanitaires destinés aux exploitations agricoles que par les budgets de l’Etat conséquents que génèrent ces importations.
Selon l’intervenant, la lutte contre la corruption à tous les niveaux repose sur une stratégie mise en place par l’Etat et dont les grands axes sont les suivants : la volonté politique affirmée, la prévention, le renforcement de la transparence et la mise en place des mécanismes de contrôle pour lutter efficacement contre la corruption et le blanchiment d’argent.
Néanmoins, pour d’autres intervenants, il s’agit aussi d’impliquer et de sensibiliser d’autres acteurs de la société civile pour prévenir le phénomène. D’autres participants à la rencontre régionale ont indiqué en aparté que le monopole exercé par l’Etat sur certains segments de l’économie favorise l’émergence du fléau, citant en exemple le monopole sur l’importation des aliments de bétail et sa distribution souvent sujet à polémique à des faux éleveurs au niveau des régions d’élevage et source d’enrichissement illégal.
Un assouplissement des mesures liées à l’exercice du monopole serait souhaitable, disent-ils. Des recommandations sur la prévention et le renforcement de l’arsenal répressif contre le fléau de la corruption et les malversations seront prises à l’issue de cette rencontre régionale.