Plus 790 000 élèves dont 59% de filles s’apprêtent à passer l’épreuve du baccalauréat qui débutera demain et qui se poursuivra jusqu’au 15 juin. Un chiffre qui connaît une augmentation de plus de 47.013 par rapport à l’année écoulée.
Ce n’est cependant pas le cas des candidats libres dont le nombre d’inscrits est en basse par rapport à l’année dernière. Le nombre représente à 34,09%, en recul de 7.394 candidats par rapport à 2022. Le ministre de l’Education, Abdelhakim Belaabed a rappelé, lors de ses nombreuses sorties médiatiques, la nécessité de respecter les instructions visant à assurer le succès de toutes les opérations liées aux examens de fin d’année scolaire.
L’opération de l’élaboration des sujets des épreuves du baccalauréat est, pour lui, une étape cruciale, avec la mise en quarantaine depuis le début de mois de mai du staff en charge de l’élaboration et de l’impression des sujets. Le ministre rassure que l’Etat a réuni tous «les moyens humains et matériels pour assurer la réussite de toutes les opérations de préparation et d’organisation des examens scolaires nationaux afin qu’ils se déroulent dans de bonnes conditions».
Seulement, depuis quelques années, cet examen important de tout le cursus scolaire se déroule sous tension, à cause notamment des craintes d’une fraude massive ou d’erreurs dans les sujets, qui entacheraient sa crédibilité. Pour y faire face, les autorités ont mobilisé, ces deux dernières années, des moyens importants pour contrer la fraude. Des moyens qui ont donné de bons résultats, puisque pour la première fois depuis plusieurs années, l’organisation du baccalauréat n’a pas eu de couacs majeurs en 2023, de même pour le Brevet d’enseignement moyen (BEM) qui s’est déroulé la semaine dernière dans de bonnes conditions.
Ce dispositif, qui a déjà prouvé son efficacité, a été renforcé cette année. Le département de Belaabed affirme ainsi «poursuivre» le travail pour mettre un terme à tous les comportements préjudiciables à la crédibilité du diplôme des examens de fin d’année en général et du baccalauréat en particulier, rappelant dans ce sillage les mesures sécuritaires mises en place en la matière.
Ainsi, des mesures draconiennes ont été prises pour la sécurisation des centres d’impression, les centres de dépôt, l’acheminement des sujets et enfin les centres de déroulement. Le risque de diffusion des sujets après l’ouverture des enveloppes en salle d’examen, comme cela a été le cas durant plusieurs années, a été réduit grâce à l’interdiction des portables, la présence de surveillants dans la salle et l’installation de détecteurs de métaux à l’entrée des centres d’examen.
Pour les besoins de la sécurisation de l’examen du baccalauréat, la gendarmerie et la direction de la Sûreté nationale (DGSN) ont reconduit le même dispositif anti-fraude mis en place pour le BEM. Selon un communiqué, la DGSN «a mis en place une série de mesures et de procédures en vue de sécuriser 2.221 centres d'examen situés dans le territoire de compétence, en prévision des examens du baccalauréat et ce, du 11 au 15 juin».
Ainsi, la police va veiller à travers «des patrouilles motorisées et pédestres» à assurer «la fluidité du trafic routier et faciliter la circulation notamment au niveau des routes et des axes conduisant vers les centres d'examen». Cela en plus du déploiement de formations sécuritaires qui veillent à sécuriser l'opération de transport des sujets et remettre les copies aux centres de collecte.
De son côté, la gendarmerie va intensifier les patrouilles devant les centres d’examen et dans les axes routiers pour faciliter la circulation sur les chemins menant vers les établissements. Des unités fixes et mobiles sont mobilisées pour une sécurité de proximité efficace et efficiente.
Le dispositif prévoit également l’accompagnement et la protection de l’opération de distribution des sujets des épreuves à partir des directions de l’éducation jusqu’aux centres d’examen ainsi que la protection des sujets transportés par voie aérienne au profit des centres situés dans les régions sahariennes et la sécurisation du transport des copies des réponses à partir des centres d’examen aux centres de correction.
Le ministère de la Justice s’est également impliqué dans cette opération en actionnant des cellules de veille contre la fraude à travers le territoire national. Le département de de Abderrachid Tabi a installé une cellule de veille au niveau de chaque cour de justice.
La cellule est présidée par le procureur général et comprend le directeur de l’éducation, le chef de la sûreté de wilaya, le commandant du groupement territorial de la Gendarmerie nationale, le chef du service régional de la sécurité intérieure et toute autre personne concernée par cette question, a précisé le ministère de la Justice.
Les parquets généraux, a ajouté la même source, vont requérir de «lourdes peines à l’encontre de toute personne impliquée dans les affaires portant atteinte à la probité des examens». L’année dernière, 28 personnes ont été écrouées dans le cadre de la lutte contre la triche au bac.