L’Egypte continue à faire face aux pressions inflationnistes. Le taux annuel a encore augmenté en octobre dernier, passant à 26,5% en octobre, contre 26,4% en septembre, selon les données de l’agence de statistiques du pays, Capmas.
Sur une base mensuelle, l’inflation globale a augmenté de 1,1% en octobre, sans changement par rapport à septembre. La prévision médiane de 17 analystes prévoyait une augmentation de l’inflation annuelle à 27% le mois dernier. Néanmoins, l’inflation annuelle a augmenté pour le troisième mois consécutif. Les prix des denrées alimentaires ont également augmenté de 1,1%, contre 2,6% en septembre. En octobre, les prix des denrées alimentaires étaient 27,3% plus élevés qu’un an auparavant.
L’inflation a été alimentée en grande partie par une expansion de la masse monétaire. La masse monétaire M2 de l’Egypte a augmenté de 29,59% en glissement annuel en septembre, selon les données de la Banque centrale. Ce taux a été rendu public alors qu’une mission du Fonds monétaire international (FMI) a commencé, la semaine dernière, à examiner le programme de prêt à l’Egypte, qui espère débloquer plus de 1,2 milliard de dollars de financement.
Ceci dans le cadre du dernier programme de prêt de 46 mois de l’Egypte, approuvé par le FMI en 2022 et porté à 8 milliards de dollars en mars dernier (contre 3 milliards de dollars initialement). Cette phase fait suite, faut-il le noter, au troisième examen de juillet dernier.
Globalement, les objectifs dudit programme visent à remédier aux vulnérabilités macroéconomiques et assurer une croissance inclusive à travers : une politique monétaire permettant, entre autres, le maintien d’un taux de change flexible et la poursuite de la consolidation budgétaire.
Et ce, tout en renforçant les dépenses sociales des réformes structurelles importantes visant à réduire l’empreinte de l’Etat et à accroître le rôle du secteur privé. Le président égyptien, Abdelfattah Al Sissi, a, pour rappel, récemment averti que le pays pourrait être contraint de réévaluer son programme de prêt élargi si les institutions internationales ne prenaient pas en compte les défis régionaux extraordinaires auxquels le pays est confronté.
En réponse à cette réaction, Jihad Azour, directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a déclaré que les conditions économiques en Egypte devraient s’améliorer et qu’il était trop tôt pour discuter d’une quelconque modification de la taille du programme. «Le programme va dans la bonne direction et atteint progressivement ses objectifs, tant en termes de reprise de la croissance et de baisse progressive de l’inflation que de fonctionnement normal du marché des changes», a déclaré M. Azour à Dubaï.
A titre indicatif, dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales, le FMI prévoit une croissance du PIB de 4,1% en 2025, contre 2,7% estimés cette année, et supérieure à 5% à moyen terme. Ces prévisions reposent sur l’hypothèse que le conflit Israël-Ghaza s’apaisera l’année prochaine et que le pays continuera à mettre en œuvre des réformes. Parallèlement, l’inflation globale devrait avoisiner les 16% à la fin de l’année fiscale 2024/25.