Avec des prix en hausse en période de soudure : La filière pomme de terre toujours en quête de régulation

20/03/2025 mis à jour: 13:49
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Ce tubercule, dont la consommation est importante chez les ménages algériens, a vu son prix grimper

En ce mois de Ramadhan, si les prix de certains produits agricoles se sont stabilisés, celui de la pomme de terre a fait l’exception. Cédé entre 120 et 150 DA le kilogramme ces derniers jours, ce tubercule, dont la consommation est importante chez les ménages algériens, a vu son prix grimper. 

Et ce, faute de disponibilité en cette période de soudure en attendant l’arrivée, à partir du 20 mars, de la production précoce. Pourtant, la Société algérienne de régulation des produits agricoles (Sarpa) et l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev) ont procédé au déstockage d’importantes quantités de pomme de terre destinées à la consommation, au prix plafonné de 75 DA. 

L’objectif, à travers un stock de régulation que l’Onilev met progressivement sur le marché, est de couvrir la demande pendant la période de Ramadhan pour stabiliser les prix. L’opération a commencé sur le terrain début mars, mais l’impact n’est pas effectif eu égard aux prix affichés sur le marché, notamment dans certains points de vente de proximité ouverts à l’occasion du mois de Ramadhan. 

C’est dire la difficulté de la régulation d’un marché en proie à la spéculation, comme l’illustre l’opération de saisie cette semaine de 150 tonnes de pommes de terre stockées illégalement à Boumerdès. 

C’est dire aussi le besoin de renforcer la production pour augmenter le niveau des stocks et assurer une disponibilité régulière à des prix raisonnables. Lors de sa visite lundi dernier dans la wilaya de Mila, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la pêche, Youcef Cherfa, a d’ailleurs insisté sur ce point. Il a en effet souligné la nécessité d'atteindre les objectifs fixés pour les plus importantes filières agricoles, «y compris la pomme de terre». 

«La disponibilité doit être garantie…»

«La disponibilité doit être garantie tout au long de l'année», a-t-il appelé, cité par l’APS. 

Des efforts sont donc à consentir dans ce cadre. Certes, il y a eu ces dernières années une augmentation de la production, progressant de 2,2 millions de tonnes en 2008 à 6 millions de tonnes en 2024, mais les perturbations et les crises cycliques persistent. 

Chaque année, le problème de la régulation du marché de la pomme de terre revient en période de soudure, rappelant l’urgence d’appuyer les mécanismes mis en place. Mais également le besoin d’augmenter les superficies cultivées. Des superficies qui ont atteint, pour la saison 2024-2025, 73 000 hectares (ha), soit plus de 10 000 ha par rapport la précédente saison. Il y a lieu surtout d’accélérer la restructuration de la filière. 

Un dossier sur lequel travaille le département de l’Agriculture. M. Cherfa a, dans ce sillage, réuni début février les professionnels de la filière. Au terme de cette rencontre, il a été décidé de réviser le dispositif d'appui aux multiplicateurs de semences à la demande des professionnels. Il a été également convenu de régulariser le versement de la prime de soutien aux entreprises de multiplication des semences de pomme de terre, avant la fin du premier semestre de l'année 2025. 

Notons aussi que des ateliers seront organisés avec la participation de représentants des professionnels de cette filière et des cadres du ministère. Objectif : discuter de toutes les préoccupations soulevées pour aboutir à des solutions adéquates. Cela pour souligner que beaucoup reste encore à faire pour organiser cette filière, au même titre que d’autres aussi importantes. Samira Imadalou

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