Attaques contre des installations pétrolières saoudiennes : Les prix du baril repartent à la hausse

27/03/2022 mis à jour: 07:22
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Photo : D. R.

La série d’attaques des Houthis contre des installations pétrolières saoudiennes a changé la trajectoire de la courbe des prix du pétrole à la clôture du marché vendredi soir. 

Après un repli enregistré durant la journée de vendredi, l’annonce en début de soirée des attaques visant des installations du géant saoudien Aramco a eu pour effet de booster les prix. 

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a grimpé de 1,36% pour atteindre 120,65 dollars. Quant au prix du baril du West Texas Intermediate, il a affiché une hausse de 1,42% pour se vendre à 113,90 dollars. 

Alors que des discussions européennes au sujet d’un embargo sur les hydrocarbures russes ont quelque peu influencé une trajectoire descendante des prix durant la journée de vendredi, le marché a vite changé de direction pour afficher des niveaux de hausse en réaction au communiqué des Houthis revendiquant une série d’attaques en Arabie Saoudite provoquant un gigantesque incendie. 

«Les cours sont remontés dès qu’on a eu la nouvelle de l’explosion près de Djeddah. Cela a renouvelé les craintes sur la vulnérabilité des infrastructures en Arabie Saoudite», a précisé John Kilduff d’Again Capital. 

Dans une déclaration lundi dernier suite à de précédentes attaques de drones, le ministre saoudien des Affaires étrangères avait affirmé que «l’Arabie Saoudite n’assumera pas la responsabilité de toute pénurie d’approvisionnement en pétrole sur les marchés mondiaux au regard des attaques sur ses installations pétrolières». 

L’Arabie Saoudite a, pour rappel, tenu au respect des quotas imposés par l’accord OPEP+ en refusant de céder à des pressions occidentales visant à augmenter l’offre saoudienne sur le marché. 

Le royaume saoudien qui est le premier exportateur de brut au monde, avait averti dès lundi dernier sur le risque d’une baisse de sa production de pétrole. Une des dernières attaques des Houthis a touché une raffinerie d’Aramco, contraignant la compagnie pétrolière a puisé dans ses stocks. 

Les pays européens, qui sont très dépendants des hydrocarbures russes, ont toute la peine du monde pour contourner la source russe de leurs approvisionnements en gaz et en pétrole. 

La Russie alimente le Vieux Continent à hauteur de 40% en gaz et 30% en pétrole. La dépendance allemande vis-à-vis de la Russie est la plus importante puisqu’elle importe pas moins de 55% de ses besoins en gaz. Même schéma pour la Finlande, la Hongrie et la République tchèque. 

L’UE, qui envisageait d’instaurer un embargo sur les hydrocarbures russes, a dû revoir ses calculs. «La question d’un embargo sur l’énergie russe refera certainement surface tant que la guerre entre la Russie et l’Ukraine se poursuivra, et la résurgence de ce sujet pourrait contribuer à ramener les prix du pétrole à leurs récents sommets», estime Han Tan, analyste chez Exinity. 

Notons que les sommets des pays du G7 et de l’UE ont abouti jeudi à la décision de sanctionner toute transaction impliquant les réserves d’or de la Russie, empêchant Moscou de contourner les sanctions financières imposées par les Occidentaux. 

Ces derniers tentent par tous les moyens de faire également baisser les prix du gaz. La Commission européenne a, à cet effet, reçu mandat de faire des achats de gaz groupés sur la base de contrats à long terme.  

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