En plus des perturbations dans la disponibilité de l’aliment pour les animaux, les éleveurs évoquent
les difficultés rencontrées pour commercialiser leur produit et se procurer des lapins de race.
Les éleveurs de lapins de la wilaya de Constantine sont à bout de patience, en dépit de tous les efforts qu’ils déploient pour développer la filière de la cuniculture dans la région et assurer un approvisionnement régulier des marchés en viande de lapin, dont l’apport en protéines est très important, sans compter sa qualité nutritive.
Organisés au sein de l’association Cirta des éleveurs de lapins, activant depuis 15 ans, et basée dans la commune d’Ibn Ziad, les concernés se plaignent du problème crucial de la commercialisation de leur produit connaissant des irrégularités durant l’année. «La commercialisation de la viande de lapin marche bien en hiver et surtout durant le Ramadhan, quand la demande connaît une hausse significative. Toutefois, notre activité est en stagnation durant l’été où nous n’arrivons pas à vendre en raison de la forte baisse de la demande.
C’est pour cela nous avons sollicité les autorités de la wilaya lors de l’organisation du Salon de l’agriculture et de l’agroalimentaire pour nous aider à commercialiser nos viandes en direction des hôtels ou pour l’armée, comme l’ont fait des éleveurs tunisiens, car à ce rythme, nous accusons des pertes importantes, sachant que la viande de lapin est disponible toute l’année, et il faut trouver des moyens pour l’écouler pour protéger et préserver cette filière qui permet de créer des postes d’emploi», a expliqué à El Watan Nadjib, membre de cette association. Il est vrai que chaque activité d’élevage a besoin de débouchés pour continuer d’exister, sinon et avec le recul des ventes, elle sera sérieusement menacée.
Chose que les cuniculteurs veulent éviter pour préserver leur gagne-pain. Pour eux, cette aide permettra d’assurer la disponibilité de cette viande à des prix abordables. Notre interlocuteur rappelle que les éleveurs font face ces dernières années à une rupture fréquente dans l’aliment nécessaire aux lapins. «Ces bêtes ont besoin de suivre la même alimentation qui ne doit pas changer. Sinon, elles vont attraper des maladies suite aux perturbations qui affectent leur appareil digestif, principalement les intestins.
C’est pour cela que nous demandons aux services concernés de nous assurer l’alimentation à longueur année», ajoute Nadjib. L’autre problème et pas des moindres est la fermeture depuis 2019 de l’unique Institut d’élevage des petits animaux dans la wilaya de Constantine. Un établissement qui fournissait des races de lapins aux éleveurs pour qu’ils puissent exercer leur activité et assurer une continuité dans la production.
«Depuis 2019, on se déplace jusqu’au centre de Baba Ali, dans la wilaya d’Alger, pour se procurer des races de lapins, ce qui nous engendre des dépenses supplémentaires», regrettent des éleveurs qui lancent un appel pressant aux autorités de la wilaya et aux services agricoles pour soutenir la filière.