Après les sanctions imposées à la Cour pénale internationale : Trump cible l’Afrique du Sud et arme Israël

09/02/2025 mis à jour: 20:22
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Photo : D. R.

Le président américain a validé une vente d’armes à Tel-Aviv pour un montant de 7,6 milliards de dollars, qui comprend les bombes Hillfir, dites à destruction massive, que les précédents présidents américains ont refusé de lui livrer. Trump a choisi d’armer et de défendre les bourreaux au détriment des victimes.

Les sanctions annoncées par le président américain, Donald Trump, contre les fonctionnaires de la Cour pénale internationale (CPI) continuent de susciter des réactions de réprobation et d’inquiétude. Vendredi soir, C’était au tour de la présidente de la CPI, Tomoko Akane, de rompre son obligation de réserve pour exprimer son «profond regret» après la signature par Trump du décret exécutif qui vise «à imposer des sanctions aux magistrats de cette juridiction, à porter atteinte à son impartialité et à priver d’espoir des millions de victimes d’atrocités à travers le monde». Mme Tomoko a affirmé que le décret annoncé «n’est que la dernière d’une série d’attaques sans précédent et croissantes visant à saper la capacité de la Cour à administrer la justice dans toutes les situations». 

Bien plus grave, la présidente de la CPI a précisé que de «telles menaces et mesures coercitives constituent des attaques graves contre les Etats parties à la Cour, l’ordre international fondé sur l’Etat de droit et des millions de victimes d’atrocités.

La CPI et ses fonctionnaires du monde entier exercent quotidiennement leur mandat judiciaire qui consiste à déterminer si certains comportements individuels, relevant de sa compétence légitime, engagent une responsabilité pour des crimes internationaux». De ce fait, elle a «fermement» rejeté «toute tentative d’influencer l’indépendance et l’impartialité de la Cour ou de politiser notre fonction judiciaire.

Nous nous sommes toujours conformés à la loi, et nous nous conformerons toujours à la loi, en toutes circonstances». Elle a également exprimé son «soutien ferme» à son personnel et son engagement «à continuer de rendre justice et d’apporter de l’espoir à des millions d’innocentes victimes d’atrocités à travers le monde, dans toutes les situations dont elle est saisie, dans le seul intérêt de la dignité humaine».

L’appel de la CPI

Dans sa longue déclaration publiée sur le site de la CPI, la présidente a exhorté «tous ceux qui partagent les valeurs inscrites dans le Statut à s’unir pour défendre la Cour : nos 125 Etats parties, la société civile et toutes les nations du monde», avant de rappeler les missions de la juridiction qu’elle préside.

Selon elle, la CPI «est un organe judiciaire qui exerce des fonctions qui correspondent aux intérêts de la communauté internationale, en appliquant et en promouvant les règles universellement reconnues du droit international, notamment le droit des conflits armés et le droit des droits de l’homme».

La CPI, à t-elle indiqué, est devenue «indispensable» au moment où «les atrocités continuent de sévir dans le monde, affectant la vie de millions d’enfants, de femmes et d’hommes innocents», et «représente l’héritage le plus significatif des immenses souffrances infligées aux civils par les guerres mondiales, l’Holocauste, les génocides, la violence et les persécutions».

Tomoko a aussi rappelé que «lorsque la plupart des Etats du monde se sont réunis pour rédiger le Statut de Rome, ils ont réalisé le rêve de nombreuses femmes et de nombreux hommes. Aujourd’hui, la CPI traite des procédures découlant de différentes situations à travers le monde, dans le strict respect des dispositions du Statut de Rome». Les sanctions américaines contre ceux qui ont osé dire non au génocide commis par Israël à Ghaza ne visent pas uniquement la CPI, mais aussi l’Afrique du Sud. 

La Maison-Blanche a annoncé que le président Trump a signé un décret «visant l’Afrique du Sud en raison de la saisie de terres gouvernementales à certains groupes». Pour Trump, «la loi sur les terres agricoles réservées aux minorités raciales est précédée d’une rhétorique haineuse d’actions gouvernementales qui alimentent la violence».

Mais la réalité a fini par remonter à la surface. Trump s’est offusqué du fait que l’Afrique du Sud «a accusé Israël et non pas le Hamas de génocide devant la CPI», et «adopté» donc «des positions agressives envers les Etats-Unis et leurs alliés».

Le président américain a reproché à Pretoria le fait d’avoir, selon lui, «revitalisé ses relations avec l’Iran, pour développer des accords commerciaux, politiques et nucléaires», et, de ce fait, il a averti que l’Amérique ne peut accepter que l’Afrique du Sud porte atteinte à sa politique étrangère, ce qui «constitue une menace pour la sécurité de notre nation, de nos alliés et partenaires africains et de nos intérêts».

Trump a averti qu’il «ne peut soutenir le gouvernement sud-africain qui commet des violations des droits de l’homme sur son territoire». Mais son soutien à un autre pays, Israël, qui commet à Ghaza les pires crimes punis par le droit international et humanitaire, comme le génocide, la déportation forcée, les crimes contre l’humanité, de guerre, d’agression, etc. est sans limite. 


 

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