L’Arabie Saoudite, qui a appliqué sa décision de réduire sa production d’un million de bpj en juillet dernier, s’engage à prolonger sa réduction volontaire de trois mois, en procédant toutefois chaque mois au réexamen de sa décision selon les besoins pour voir s’il convient d’approfondir la réduction de la production ou bien de l’augmenter.
Les prix du pétrole ont bondi hier de 1% suite à l’annonce par l’Arabie Saoudite et la Russie d’une nouvelle extension de leurs réduction volontaires de leur offre de pétrole sur le marché. Les deux géants exportateurs d’hydrocarbures ont décidé d’une réduction combinée de 1,3 million de barils par jour pour trois mois supplémentaires jusqu’à la fin de l’année en cours.
Le marché n’a pas tardé à réagir vers 13h50 GMT, en affichant un prix du Brent de la mer du Nord à 90,24 dollars le baril, en hausse de 1,39 dollars, soit 1,4%. Ce prix dépasse ainsi pour la première fois son niveau depuis novembre de l’année dernière.
La deuxième référence du baril, qui est le West Texas Intermediaite (WTI) pour livraison en octobre affiche également une importante augmentation de 1,88 dollar pour s’établir à pas moins de 87,16 dollars le baril. Les deux membres de l’OPEP+ qui ont annoncé hier quasi simultanément leurs décisions, confirment par leur choix de renforcer le niveau des prix et maintenir «la stabilité et l’équilibre sur les marchés pétroliers».
L’Arabie Saoudite, qui a appliqué sa décision de réduire sa production d’un million de bpj en juillet dernier, s’engage à prolonger sa réduction volontaire de trois mois, en procédant toutefois chaque mois au réexamen de sa décision selon les besoins pour voir s’il convient d’approfondir la réduction de la production ou bien de l’augmenter.
«La production du Royaume pour les mois d’octobre, novembre et décembre sera d’environ neuf millions de bpj», indique le ministère de l’Energie saoudien dans un communiqué, en notant que la stratégie de réduction de la production vise à soutenir la stabilité des marchés et en avertissant qu’elle pourrait être «renforcée au-delà». L’entrée en vigueur en juillet de la réduction saoudienne avait déjà soutenu un prix du baril au-delà de 80 dollars, et les réductions supplémentaires commencent déjà à hisser les niveaux des prix.
Le vice-Premier ministre Alexander Novak a lui aussi déclaré, dans un communiqué, que la Russie prolongera ses réductions volontaires des exportations de 300 000 bpj jusqu’à la fin décembre prochain. Il s’agit de coupes supplémentaires à celles décidées dans le cadre de l’accord Opep+.
Alexander Novak justifie cette mesure en précisant qu’il s’agit «de renforcer les mesures de précaution prises par les pays de l’Opep+ pour maintenir la stabilité et l’équilibre des marchés pétroliers». Afin de peser sur le marché, la Russie avait procédé, en août dernier, à une coupe de 500 000 barils/jour dans sa production de pétrole, soit environ 5% du total du volume produit et de 300 000 bpj en septembre.
Le même pays envisage également de réduire sa production de 500 000 bpj jusqu’à la fin 2024. La prolongation de la réduction annoncée hier concerne le niveau des exportations.
Le marché, qui s’attendait à une prolongation des coupes jusqu’à octobre, a été surpris par l’annonce d’une rallonge de trois mois de l’option de réduction de l’offre de pétrole. «Il semblerait qu’ils essaient de doubler la mise et de capitaliser sur les récents mouvements de prix. Ils mettent en place un tampon important pour la fin des réductions» a déclaré, à Reuters, Craig Erlam, analyste chez Oanda.