Les réactions internationales continuaient d’affluer hier après les mesures provisoires ordonnées la veille par la Cour internationale de justice (CIJ) à l’occupant sioniste pour prévenir les actes de génocide à Ghaza et permettre l’accès de l’aide humanitaire, appelant notamment à une mise en œuvre effective du verdict.
L’Algérie a décidé ainsi d’appeler à la tenue, mercredi, d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, pour mercredi prochain, afin de conférer un effet exécutoire à la décision de la CIJ, et ce, dans le cadre de la mise en œuvre des hautes instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Peu après la décision historique de la CIJ, le Premier ministre palestinien, Muhammad Shtayyeh, a déclaré que la décision «signifie la fin de l’impunité» dont jouit l’entité sioniste, ce qui oblige, d’après lui, «les pays qui soutiennent la puissance occupante de cesser de le faire».
Shtayyeh a estimé que le procès «revêt une grande importance, car il place ‘‘l’entité sioniste’’ sur le banc des accusés en tant que criminel de guerre». L’Afrique du Sud, qui avait saisi la CIJ concernant le génocide à Ghaza, a salué une «victoire décisive pour l’Etat de droit international et une étape importante dans la quête de justice pour le peuple palestinien», selon son ministère des Affaires étrangères.
A New York, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a rappelé que «conformément à la Charte et au Statut de la CIJ, les décisions de la Cour sont contraignantes» et espère que «toutes les parties se conformeront dûment à l’arrêt de la Cour».
En outre, le secrétaire général note que la Cour a ordonné à l’entité sioniste de «permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire requise de toute urgence afin de remédier aux difficiles conditions d’existence auxquelles sont soumis les Palestiniens à Ghaza». Tout en se félicitant de cette décision, le Bureau du Comité pour les droits inaliénables du peuple palestinien à l’ONU a affirmé, pour sa part, qu’un «cessez-le-feu immédiat est nécessaire pour mettre en œuvre les mesures provisoires indiquées par la Cour».
«Une victoire pour l’humanité»
De son côté, Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, y voit «une victoire pour les valeurs humaines (...) sur la violation flagrante du droit international et du droit international humanitaire», soulignant «la nécessité de mettre en œuvre complètement et immédiatement les décisions incluses dans le jugement». Par le biais de son ministère des Affaires étrangères, le Qatar s’est félicité d’une «victoire pour l’humanité (...) et la justice internationale».
L’Arabie Saoudite a elle aussi salué la décision de la plus haute juridiction de l’ONU et affirmé «son rejet catégorique» des pratiques de l’occupation et des violations de la Convention des Nations unies sur le génocide. Riyad a également appelé à «davantage de mesures» pour parvenir à un cessez-le-feu dans la Bande de Ghaza, tandis que l’Egypte a souligné la nécessité de respecter et de mettre en œuvre les décisions de la Cour.
La Jordanie, par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Sufyan Qudah, a notamment souligné «l’importance de prendre rapidement des mesures procédurales, notamment de mettre fin aux crimes (sionistes) consistant à tuer des Palestiniens et à les maltraiter physiquement».
Le Koweït a également salué le verdict de la CIJ, le qualifiant d’«étape importante». Il a souligné «l’impératif» pour l’entité sioniste de «respecter cette décision ainsi que les principes du droit international, du droit humanitaire et les résolutions de l’ONU». Au niveau africain, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a déclaré que le verdict «réaffirme le respect du droit international» et la nécessité pour l’entité sioniste de «se conformer impérativement à ses obligations en vertu de la Convention sur le génocide».
Pour sa part, la Turquie a appelé l’entité sioniste à «écouter la voix de la communauté et des institutions internationales et à cesser immédiatement ses attaques et ses massacres». L’Union européenne (UE) souhaite aussi «une mise en œuvre complète, immédiate et effective» des mesures. Les décisions «de la Cour internationale de justice sont contraignantes pour les parties et celles-ci doivent s’y conformer», a indiqué un communiqué conjoint du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et de la Commission européenne.