Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, réunira, demain, les parlementaires des deux Chambres : l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation au Palais des nations, à Club des Pins. Une première depuis l’ouverture de la 9e législature issue des élections législatives du 12 juin.
Il y a quelques jours, les deux présidents de l’APN et du Sénat ; en l’occurrence Brahim Boughali et Salah Goudjil, ont été reçus par M. Tebboune, mais rien n’a filtré sur le contenu des discussions.
Les députés ont rappelé, hier, que la Constitution de 2020, dans son article 150, permet au président de la République d’adresser un message au Parlement. «Nous pensons que le Président a choisi la date de la prestation de son serment le 19 décembre pour s’adresser au Parlement et, à travers nous, au peuple algérien dont nous sommes les porte-paroles», croit savoir Fatah Boutbig président du groupe parlementaire du parti El Moustakbal.
Il précisera que le chef de l’Etat a pris ses fonctions officiellement pour un mandat de cinq ans le 19 décembre 2019 et cette rencontre intervient à une année de l’élection présidentielle prévue en 2024.
Ahmad Saddouk du Mouvement pour la société et la paix (MSP) abonde dans le même sens. «Nous serons présents à cette rencontre. Nous avons reçu l’invitation mais nous n’avons aucune idée sur l’ordre du jour. Il est évident que le Président va faire des annonces, d’autant que cette réunion coïncide avec la date officielle de sa prise de fonction en tant que président de la République», souligne-t-il.
Pour les députés, la rencontre de demain est une opportunité pour mettre sur la table les questions de l’heure, d’autant plus que «les défis auxquels la nation algérienne est confrontée exigent la consolidation du front interne à travers la préservation de l’unité nationale».
Pour le député d’El Moustakbal, Fatah Boutbig, les questions économiques, la situation à nos frontières et à Ghaza seront abordées lors de ce rendez-vous. Il y a lieu de rappeler que lors des débats autour de la Déclaration de politique générale du gouvernement, Brahim Boughali, président de l’APN, a évoqué l’absentéisme des députés durant les séances plénières, y compris celle portant sur les débats autour des projets revêtant une importance capitale, dont la Déclaration de politique générale du gouvernement.
Cette remarque faite publiquement a suscité une colère dans l’hémicycle. La réaction des députés a poussé le président de l’Assemblée à livrer le fond de sa pensée : «Oui, c’est une vérité et le président de la République auquel vous avez envoyé une invitation pour qu’il vous honore de sa présence est au courant de ce phénomène de l’absentéisme qui entache la réputation de l’Assemblée. Le président est mécontent et insatisfait de votre comportement.»
Pour contenir la colère des parlementaires, M. Boughali a réuni les députés. Une semaine plus tard, le président de l’APN et le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, ont salué le haut niveau des débats des députés. De son côté, le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a évoqué l’amélioration de la relation entre le gouvernement et l’Assemblée, en engageant à consolider les mécanismes de contrôle parlementaire, quitte à déplacer tout «le staff gouvernemental à l’hémicycle si cela s’avère nécessaire».