Les prix du gaz en Europe ont atteint un niveau inédit depuis deux ans, alors que les réserves de gaz souterraines sont tombées sous les 50%, entraînant un rythme de retrait parmi les plus élevés jamais enregistrés en cette période de l’année, en raison d’une consommation hivernale soutenue.
L’Europe a connu, cette année, les périodes les plus prolongées de vagues de froid depuis la crise énergétique de 2022, ce qui épuise les stocks de gaz naturel, tombés à leur plus bas niveau en deux ans. Selon les données de Gas Infrastructure Europe (GIE), les réserves de gaz sont en chute marquée, depuis le début de la saison de chauffage, et devraient continuer sur cette lancée au vu des mauvaises prévisions météo pour les semaines à venir. Ainsi, plus de 53,2 milliards de mètres cubes ont déjà été retirés, représentant plus de la moitié des réserves accumulées pour l’hiver.
«Ce contexte de forte demande, combiné à des stocks en baisse, contribue à alimenter la hausse des prix du gaz sur les marchés européens. La dépendance accrue aux réserves hivernales et les prévisions météorologiques annonçant une vague de froid en fin de semaine pourraient encore renforcer cette tendance», note ainsi Energy News.
Actuellement, le niveau des stocks est inférieur de 8,18% à la moyenne des cinq dernières années pour la même période. «Ce niveau est non seulement plus bas que celui observé à la fin de la saison automne-hiver précédente, mais également inférieur à ceux enregistrés en 2019-2020 et 2022-2023», souligne la même source. Globalement, les prix du gaz naturel ont bondi ces dernières semaines sur tous les principaux marchés consommateurs, y compris aux Etats-Unis, où ils ont augmenté de plus de 160% par rapport à la même période de l’année dernière, selon Oil Price.
«Les hivers plus froids en Amérique du Nord et en Europe ont effacé tous les stocks excédentaires accumulés après les deux hivers plus doux précédents. En Europe, la fin des flux de transit de gaz russe via l'Ukraine s'est arrêtée le 1er janvier, incitant le continent à acheter davantage de GNL et à se préparer à une saison de réapprovisionnement plus intense entre avril et octobre, les stocks étant actuellement inférieurs d'environ 35% par rapport à février 2024», souligne le média.
Selon les prévisions, les prix aux Etats-Unis et en Europe devraient rester élevés même après la fin de la saison de chauffage dans l’hémisphère nord, car l’Europe devra stocker des volumes de gaz bien plus importants avant l’hiver prochain. Selon les données de Gas Infrastructure Europe (GIE), les stocks de gaz de l'UE étaient remplis à 40% au 22 février. C'est bien moins que les 60% de capacité de stockage enregistrés à la même période l'année dernière.
Une demande plus forte que d'habitude en Europe pour reconstituer les stocks avant le 1er novembre 2025 devrait soutenir les prix tout au long de l'été et prolonger la tension actuelle sur les marchés mondiaux du gaz naturel, selon la même source.