Alors que 2000 personnes sont portées disparues à Ghaza : 210 corps déterrés d’un charnier à l’hôpital Nasser

22/04/2024 mis à jour: 00:49
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Alors que les opérations de recherche des corps des victimes exécutées par les forces d’occupation coloniales sionistes à l’intérieur et aux alentours de l’hôpital Al Shifa à Ghaza, il y a deux semaines, d’autres charniers ont été découverts hier dans l’enceinte même du complexe médical Nasser, à Khan Younès, au sud de Ghaza, où près de 2000 personnes sont portées disparues, après le retrait des forces d’occupation de la ville. Celles-ci avaient assiégé le complexe durant deux semaines, il y a plus d’un mois, avant d’annoncer leur retrait le 7 avril. 

Jusqu’en milieu d’après-midi, les éléments de la Défense civile ont déterré 210 corps. Dès le début de la journée, le porte-parole de la Défense civile de Ghaza, le major Mahmoud Basal, a déclaré aux médias locaux que les corps de «plus de 150 martyrs et d’environ 500 personnes portées disparues ont été retrouvés à Khan Younès, après le retrait des forces d’occupation». 

Pour lui, l’armée d’occupation a eu «recours aux disparitions forcées contre la population de Ghaza de manière systématique et délibérée. Le même procédés a été utilisé dans de nombreuses zones de la ville de Ghaza. A l’aide de bulldozer, les forces d’occupation ont écrasé des dizaines de corps, avant de les enterrer et de se retirer des lieux». Le porte-parole de la Défense civile a précisé que l’armée sioniste «commence par rassurer les personnes, avant de les exécuter plus tard et de manière délibérée. 

Elle utilise les bulldozers pour traîner des dizaines de personnes avant de les jeter dans des fosses communes afin de les enterrer». Selon le responsable, «le plus grand nombre de victimes retrouvées dans les charniers et des perquisitions dans les hôpitaux se comptent parmi les femmes et les enfants. 

Ce qui se passe à Ghaza est un nettoyage ethnique mené par les forces d’occupation contre la population de Ghaza». Le major Mahmoud Basal est revenu sur l’état des dépouilles déterrées qui laisse sans voix. «De nombreux martyrs avaient été déshabillés avant d’être tués. Les corps de plusieurs victimes ont été enregistrés sous une rubrique inconnue et certains d’entre eux proviennent du Nord. 

Ce qui s’est passé à Ghaza ne s’est jamais produit dans l’histoire de l’humanité.» Le responsable a affirmé que «de nombreux corps se sont évaporés et ont été réduits en cendre». Ce qui a suscité son inquiétude sur le type d’armes utilisées par l’armée d’occupation. «Nous exhortons la communauté internationale à enquêter sur les armes avec lesquelles ces victimes ont été tuées et qui n’ont jamais été utilisées ailleurs», a révélé le major Basal.

 


«Nous nous attendons à trouver 700 martyrs dans les charniers»

Abondant dans le même sens, le directeur général du bureau d’information du gouvernement à Ghaza, Ismail Al Thawabta, a déclaré que les forces d’occupation israéliennes ont créé un cimetière dans l’enceinte même de l’hôpital Nasser, afin de «cacher» leurs crimes. «Nous nous attendons à trouver dans des fosses communes quelque 700 martyrs à l’intérieur de l’hôpital. Nous avons découvert deux charniers dans cet établissement et nous nous attendons à d’autres découvertes du même genre. L’armée d’occupation a exécuté des dizaines de déportés, de blessés, de malades et de membres du personnel médical», a révélé le responsable, avant de faire état de graves mutilations opérées sur les victimes enterrées. 

«Certains corps déterrés n’avaient pas de tête, d’autres n’avaient pas de peau, alors que certains été amputés de leurs organes», a-t-il déclaré. Une révélation terrifiante qui ajoute une nouvelle dimension à la guerre génocidaire menée par l’entité sioniste contre la population de Ghaza, dont le nombre de victimes vient de dépasser la barre des 34 000 morts, majoritairement des femmes et des enfants. 

Diffusées sur la Toile, les images de ces corps sans vie en début de décomposition, déterrés du sous-sol de l’hôpital Nasser, ont suscité de nombreuses réactions des internautes mais aussi une forte condamnation. Le complexe Nasser, faut-il le rappeler, avait été bombardé par l’armée sioniste durant deux semaines au début du mois en cours, tuant des dizaines de personnes qui s’y étaient réfugiées dès le début de l’offensive militaire aérienne contre la ville de Khan Younès, au mois de février. 

Le mouvement associatif palestinien a affirmé que près de 500 personnes ont été portées disparues durant l’offensive militaire contre la ville de Khan Younè,s où de nombreux massacres ont été commis, alors que 2000 autres ont été portées disparues après le retrait des troupes israéliennes de divers zones de Ghaza. 

Au complexe médical Nasser, les corps retrouvés appartiennent à des personnes de différents groupes et âges, exécutées lors de l’assaut militaire sioniste donné à l’établissement, et où elles ont été enterrées dans des fosses communes. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants et bon nombre d’entre elles ont été écrasées par des bulldozers, avant d’être enterrées dans les cours et à proximité de l’hôpital. Les témoignages terrifiants du personnel médical ont mis en lumière les graves dérives de l’armée sioniste. Les récits de nombreux médecins présents sur les lieux ont dévoilé au monde entier les actes cruels et délibérés commis par l’armée israélienne contre l’hôpital Nasser, ses patients, son personnel et les personnes qui s’y sont réfugiées. 

D’autres hôpitaux, Al Shifa, Al Qods et Al Nasr, ont fait l’objet des mêmes attaques, qui se sont soldées par des massacres aussi bien parmi le personnel médical que des blessés et des malades. 

L’Observatoire Euro-Med des droits de l’homme avait qualifié l’attaque contre le complexe Al Shifa «de l’un des pires massacres de l’histoire palestinienne», en estimant le nombre de victimes à «1500 personnes tuées, blessées ou portées disparues», dont la moitié est constituée de femmes et d’enfants. L’ONG a affirmé en outre qu’«au moins 22 patients ont été tués alors qu’ils se trouvaient dans leur lit d’hôpital, tandis que le nombre de personnes déplacées hébergées à l’hôpital, qui ont été forcées d’évacuer vers le Sud, a été estimé à 25 000». 

Réagissant à la découverte des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser, le Hamas a déclaré dans un communiqué que «ces charniers contiennent les corps de plus de 50 martyrs d’âge différent, exécutés de sang-froid et enterrés à l’aide de bulldozers militaires dans les cours du complexe médical et s’ajoutent à de nombreux autres ayant été découverts dans les cours d’autres hôpitaux». 

Pour le Hamas, «ces crimes confirment à nouveau l’ampleur des crimes et des massacres commis par l’armée d’occupation sioniste et soulèvent des interrogations sur le sort des milliers de Palestiniens portés disparus après le retrait des forces coloniales de nombreuses zones à Ghaza». 

 

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