Ali Aoun prend ses fonctions à la tête du ministère de l’Industrie : La nouvelle mission d’un homme à poigne

19/03/2023 mis à jour: 03:33
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Photo : D. R.

Ali Aoun a pris ses fonctions, hier, à la tête du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique en remplacement de l’ex-ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, suite au remaniement ministériel opéré, jeudi, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Présentant ses remerciements au Président Tebboune pour «la confiance renouvelée en sa personne en vue de gérer cet important secteur, M. Aoun s’est engagé à mettre en œuvre la feuille de route du secteur.

Aoun a considéré que «la tâche est difficile mais pas impossible» pour ce qui est du traitement des dossiers lourds que le président de la République tient à mettre en œuvre. Pour cela, il a appelé les cadres de son département à «faire preuve de dévouement, de rigueur et de célérité dans la mise en œuvre du programme tracé».

Homme à poigne, Ali Aoun a bénéficié à la faveur du dernier remaniement d’une promotion. En charge depuis septembre 2022 du ministre de l’Industrie pharmaceutique, il s’occupe désormais d’un ministère qui intègre la production pharmaceutique. La décision du Président d’opérer un changement à la tête de ce ministère obéit à la volonté de relancer le secteur de l’industrie.

En décembre 2021, la stratégie est annoncée l’occasion d’une Conférence nationale sur la relance industrielle : adoption d’une feuille de route dont l’objectif est double : substitution progressive des importations par des produits locaux et développement chez les filières industrielles de la logique d’exportation des produits industriels.

Le nouveau ministre de l’Industrie a insisté, lors de ses nombreuses sorties, sur la nécessité de relancer le secteur qu’il a dirigé durant plus d’une année. Il n’a pas hésité à sermonner les producteurs locaux, à commencer par le groupe public Saidal, dont il était le premier responsable durant plusieurs années (1995-2008).

Long parcours dans l’industrie

«Il est grand temps de procéder à la réorganisation et à la restructuration de ce groupe en vue d’en faire une locomotive pour l’industrie pharmaceutique en Algérie afin de couvrir tous les besoins du marché national […]», plaide-t-il. 
Les coups de gueule publics d’Aoun n’ont pas épargné non plus les représentants de laboratoires étrangers, à l’instar de Novo Nordisk ou de Sanofi.

Aoun a carrément parlé de «lobbies d’une grande férocité» (voir El Watan du 09 mars 2023). D’aucuns considèrent que l’arrivée d’un nouveau locataire au boulevard Bougara (El Biar), au volontarisme assumé, devra permettre de booster le secteur. La feuille de route, qu’il hérite, devra permettre de lutter contre la bureaucratie, de renforcer l’investissement national et étranger, de relance des filières, etc. Le nouveau ministre a un parcours professionnel qui lui a fait longtemps côtoyer le monde de l’industrie.

Il commence d’ailleurs sa carrière par le poste de directeur d’unité à la Société nationale des industries chimiques (SNIC) (1974 – 1979) dont il sera le directeur centrale (1979 – 1982). Après avoir été maître de conférences à l’Institut national des Industries légères, Boumerdès (1984 – 1986), il fera un passage à l’Entreprise nationale des détergents et produits d’entretien ENAD, qu’il dirigera durant deux ans (1983-1985).

Aoun est nommé sous-directeur, directeur chimie, pharmacie et engrais au ministère de l’Industrie (1986 – 1995) avant de se voir confier la direction de Saidal. 

Après une éclipse de quelques années, il est nommé en avril 2022 DG de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), avant d’être installé à la tête du ministère de l’Industrie pharmaceutique. 

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