Des représentants de la Commission européenne (CE) ont effectué une visite en Algérie début février pour entamer les consultations techniques sur la procédure relative au différend commercial intentée par l'UE. Les discussions sont toujours en cours.
C’est ce que nous avons appris auprès de la délégation de l’UE en Algérie. «Les consultations se sont effectivement déroulées dans un climat constructif et de bonne foi», nous est-il confirmé à ce niveau.
«Toutefois, puisqu’elles (les consultations, ndlr) sont encore en cours, nous ne sommes pas en mesure d'offrir des détails sur l'avancement des pourparlers», nous est-il encore précisé. En attendant ces détails, il est certain pour l’heure que la mission européenne a eu au cours de cette visite à rencontrer plusieurs hauts responsables algériens, notamment ceux dont les départements sont directement concernés par les échanges.
Ainsi, en dehors des Affaires étrangères, les représentants de la CE auraient eu des pourparlers avec les responsables des ministères en charge des questions économiques, à l’image de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, ainsi que de l’Industrie et de la Production pharmaceutique.
En attendant des éclairages des deux côtés, les échanges sur ce le différend alimente les débats ces derniers mois ont donc bel et bien démarré, et ce, dans l’espoir de se solder par des résultats répondant aux attentes des deux partenaires.
Donner un nouvel élan à la coopération
Mais d’emblée, le processus s’annonce long eu égard à l’importance des questions à revoir, d’autant qu’il s’agit, selon le président de la République Abdelmadjid Tebboune, de réviser l’accord «clause par clause» alors que pour l’UE, il est question de revoir l’accord «dans sa globalité»
Avant cette mission, le chef de l’Etat avait présidé une réunion du Conseil des ministres, le 26 janvier dernier, consacrée à cette révision. Il avait affirmé que la démarche vient «soutenir les bonnes relations» entre les deux parties et repose sur le principe gagnant-gagnant. «La révision ne résulte pas d’un conflit, mais vise à soutenir les bonnes relations entre l’Algérie et l’UE en tant que partenaire économique sur la base du principe gagnant-gagnant», selon le communiqué du Conseil des ministres. A souligner, par ailleurs, que cette visite était d’abord annoncée pour novembre 2024 avant d’être reportée à janvier pour se tenir enfin en ce début février.
Elle est intervenue quelques jours après celle de la délégation conduite entre les 27 et 30 janvier dernier par Florian Ermacora, chef d’unité pour l’Afrique du Nord au sein du département de la CE responsable des relations avec le voisinage de l’UE.
Outre le département en charge du voisinage de l’UE, la délégation comprenait également des représentants des départements de l’Energie, des Affaires intérieures, de la Migration et des Affaires étrangères de l’UE.
La délégation européenne a eu, pour rappel, à rencontrer durant ces quatre jours de visite des représentants de plusieurs départements ministériels algériens, notamment les Affaires étrangères, l’Energie et les Mines, les Ressources en eau, l’Industrie, le Commerce et les Finances.
Les fonctionnaires européens ont également été reçus à l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI).
L’investissement, la facilitation du commerce, des énergies renouvelables, la migration, la culture et la création d’emplois ont constitué le lot des dossiers abordés pour développer la coopération durant la période allant de 2025 à 2029.
Cette visite était une occasion pour l’UE d’affirmer sa volonté de donner un nouvel élan à la coopération entre l’Algérie et l’UE dans le cadre du développement d’un «nouveau pacte pour la Méditerranée».