Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est entretenu hier en tête-à-tête avec l’émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, dans le cadre d’une visite de travail qu’il a entamée samedi au Qatar. Les deux dirigeants ont eu des entretiens officiels au palais princier à Doha, qualifiés d’«importants» par l’émir du Qatar, a indiqué l’Agence de presse du Qatar (QNA). Les deux parties ont débattu «des moyens de renforcer les relations fraternelles entre le Qatar et l’Algérie et les principaux enjeux régionaux et développements internationaux», a ajouté la même source.
Dans un tweet posté hier sur son site officiel, l’émir du Qatar s’est dit satisfait «des pourparlers entre les deux dirigeants (…) et les perspectives de renforcement de l’action arabe commune», a précisé l’agence. MM. Tebboune et cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani ont également abordé les questions de coopération bilatérale dans divers domaines, notamment l’économie, le commerce, l’industrie, l’énergie et la technologie. «Les pourparlers ont aussi porté sur des questions régionales et internationales clés», selon QNA. Les entretiens entre les deux chefs d’Etat ont été élargis par la suite aux délégations des deux pays.
M. Tebboune est arrivé samedi à Doha accompagné d’une importante délégation ministérielle composée des ministres des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, des Finances, de l’Energie et des Mines, de l’Industrie, des Postes et Télécommunications, de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, du Commerce et de la Promotion des exportations, des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures de base ainsi que du ministre de l’Economie du savoir, des Start-up et Micro-entreprises.
Le Qatar et l’Algérie partagent un certain nombre d’accords et de mémorandums dans, entre autres, les secteurs économique, commercial, industriel et énergétique.
Le Qatar est le plus grand investisseur arabe en Algérie. Ses investissements représentent 74% de tous les investissements arabes, selon des estimations récentes. Ils incluent notamment le projet Algerian Qatari Steel (AQS) dans la zone industrielle de Bellara, à Jijel.
Le projet AQS vaut environ 2 milliards de dollars et peut produire cinq millions de tonnes d’acier. Le complexe AQS est une joint-venture entre Qatar Steel International (49%), le groupe Imetal (46%) et le Fonds national des investissements (FNI - 5%). Le Qatar est, depuis longtemps, fortement présent en Algérie avec des investissements conséquents, notamment dans l’industrie et les télécoms.
Dans le domaine des télécommunications, l’opérateur de la téléphonie mobile Ooredoo (anciennement Nedjma), installé en Algérie depuis 2004, compte jusqu’à ce jour quelque 13 millions d’abonnés aux technologies 3 et 4G. Les revenus d’Ooredoo Algérie se sont élevés à 21,4 milliards de dinars au premier trimestre 2023, contre 21,1 milliards pour la même période en 2022, soit une hausse de 1,4%.
Sur le plan politique, les liens entre Alger et Doha se sont raffermis lors de la crise du CCG en 2017, lorsque l’Arabie Saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte ont imposé un blocus au Qatar. «A l’époque, l’Algérie faisait partie d’un certain nombre de pays qui refusaient de suivre les traces du quatuor et de certains de leurs alliés arabes», a rappelé hier le site qatari Gulf Times.
Le même média fait remarquer que la visite du président Tebboune intervient juste un mois après sa rencontre, à Alger, avec cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, le père de l’émir de l’Etat du Qatar, bien qu’aucun détail sur cette rencontre n’ait filtré. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, à Alger, cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, le père de l’émir de l’Etat du Qatar», avait alors indiqué un communiqué officiel de la Présidence.
Diplomatiquement, les deux pays partagent des points de vue similaires sur un certain nombre de questions, notamment la Palestine, le Qatar et l’Algérie, refusant de normaliser avec l’entité sioniste et condamnant ses crimes contre les Palestiniens.