Algérie-France : L’UAFA dénonce les contrevérités sur l’accord de 1968

20/01/2025 mis à jour: 02:20
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Photo : D. R.

L’Union des avocats franco-algériens (UAFA), réunie en assemblée générale ordinaire à Paris, le 16 janvier 2025, a tenu à rectifier les allégations récentes de certaines personnalités politiques françaises et les interprétations biaisées diffusées dans les médias concernant l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968, modifié à plusieurs reprises.

L’UAFA regrette, dans un communiqué, «les contrevérités avancées, présentant cet accord comme un avantage particulier pour les ressortissants algériens souhaitant s’installer en France ou accéder à  l’emploi». Cette vision reflète une méconnaissance totale de la réalité juridique et historique, et relève davantage du mythe que des faits, a-t-elle précisé.

L’UAFA souligne que «les dispositions actuelles de l’accord de 1968 modifié n’offrent en réalité aucune facilité particulière aux ressortissants algériens pour s’installer ou travailler en France». Quelques exemples concrets illustrent cette situation. Depuis son instauration en 1994, le visa long séjour est extrêmement difficile à obtenir pour les Algériens, rendant leur installation en France quasi impossible. Idem pour le regroupement familial qui s’apparente à un véritable parcours du combattant pour les familles algériennes.

Contrairement aux ressortissants d’autres nationalités qui peuvent obtenir un titre de séjour à 13 ans, les mineurs algériens doivent avoir été présents en France avant l’âge de 10 ans pour y prétendre à leur majorité. S’agissant des étudiants algériens, ces deniers  sont tenus de quitter le territoire français à l’issue de leurs études, alors que les étudiants d’autres nationalités bénéficient d’un titre de séjour leur permettant de rechercher un premier emploi.

L’Union s’étonne que ces réalités aient été occultées par ceux qui se présentent comme des experts du sujet. Elle appelle à une consultation sérieuse des textes juridiques et invite à solliciter l’avis de praticiens spécialisés, comme les commissions des droits des étrangers des barreaux français, afin d’éviter des affirmations erronées.  Pour l’UAFA, les critiques infondées autour de l’accord de 1968 modifié s’inscrivent dans une stratégie visant à stigmatiser les Algériens et à remettre en question leur histoire migratoire en France. 

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