Menée tambour battant, censurant les soporifiques assertions qui meublent par l’autosatisfaction les rapports présentés, l’évaluation de la campagne labours-semailles a tranché cette année dans sa démarche. C’est qu’elle s’inscrivait dans le cadre des nouvelles prérogatives des walis.
Par ses réactions aux propos versant dans la phraséologie de certains communicants, le chef de l’exécutif oriente fermement les interventions sur l’essentiel aux fins d’une prise de décision opérationnelle : «Il nous réalise zéro problème en levant tous les goulots d’étranglement d’ordre bureaucratique dans un délai de 15 jours de façon que tout arpent de terre des 98 000 ha dédié à la céréaliculture soit exploité» a-t-il tranché. Cependant, cet engagement est mis au défi par le climat qui sévit avec une chiche pluviosité depuis le lancement de la campagne agricole, début octobre, soit 27 mm ce mois-là, 4 mm en novembre et pas une goutte en décembre.
En outre, la température élevée qui règne présentement n’incite pas les agriculteurs à ensemencer. De fait, la situation des labours se résume maigrement à 17 700 ha. Par contre, les enlèvements de semences effectués par les céréaliculteurs couvrent les besoins de près du double, c’est-à-dire 35 000 ha, ce qui traduit une situation mitigée. C’est dire si l’exécutif de wilaya et les institutions concernées par le dossier sont face à une gageure.
Ainsi, le suivi de la situation leur impose de l’établir journellement de façon détaillée et de le communiquer avant 16 h. Côté agriculteurs, on apprend que les 8000 exploitants d’entre eux, victimes de la sécheresse en 2022/2023, ont bénéficié de la remise gratuite des semences et des engrais pour cette campagne. De même, à titre incitatif, ils ouvrent droit à un financement bancaire à hauteur de 20 000 DA/ha dans la limite de 30 ha.
Ils profitent également d’un report des dettes sur trois années. Concernant le foncier agricole, l’Office national des terres agricoles (ONTA) indique que sur les 8711 exploitants jouissant de concessions de terres publiques, à raison de 5 à 20 ha par individu, 122 font l’objet d’une procédure de déchéance de droits, dont 84 cas pour manquement au paiement de la redevance, soit 1000 DA/ha/an pour le Témouchentois, ce qui est jugé négligeable par rapport au rendement des terres.
Pour ce qui est des parcelles non exploitées, soit six équivalant à un total 120 ha, elles doivent être récupérées par les services des domaines afin d’être redistribuées. A cet égard, nombre d’agriculteurs ont opté, phénomène nouvellement observé à Témouchent, pour des partenariats avec des investisseurs privés. Ainsi, en témoignent ces deux dernières années, les nombreuses parcelles entourées de clôtures métalliques.
Selon l’ONTA, il ne s’agit pas d’investisseurs locaux mais originaires de l’Algérois et de Boumerdès. Cette situation tranche les illicites locations des terres à des planteurs de melon et pastèques qui, sans état d’âme, saturaient de façon criminelle d’engrais et de pesticide les sols, comme nous l’avions constaté, il y a quelques années (El Watan du 5 avril 2017).