Pour le 29e numéro de Mountada el adabi de la bibliothèque principale de lecture publique de la wilaya de Témouchent, Bouziane Ben Achour en a été l’invité cette semaine afin de présenter son Journal de bord, son quatrième opus consacré au théâtre algérien.
Ce dernier ouvrage qui est dans le prolongement de ses deux précédents essais est dans une autre tonalité. En effet, il se revendique comme un témoignage dans lequel sa subjectivité n’est pas bridée dans le déroulement de la geste d’un théâtre algérien qu’il restitue.
Cependant, assure-t-il, il ne s’en tient qu’à ce qu’il a personnellement vu et ressenti, «sans parti pris» même si, comme l’atteste son préfacier, l’auteur Dahri Hamdaoui, «l’affection n’est pas loin» pour les artistes, dont il croque les portraits respectifs dans la deuxième moitié de l’ouvrage afin d’illustrer à travers leurs parcours artistiques et leur créativité cette fabuleuse épopée. Bouziane, dans le style alerte qu’on lui connaît où l’art de la métaphore vient mettre le nécessaire liant, nous rappelle ou nous fait découvrir ce qu’avaient d’attachants ces femmes et ces hommes, la plupart ayant été des «intellectuels du certificat d’études».
Assurément Bouziane possède toute la légitimité nécessaire pour nous offrir son regard de témoin pour avoir été comédien professionnel au TR Oran, journaliste dont à El Watan, puis directeur d’El Joumhouria où il a commencé sa carrière de reporter et de critique de théâtre. Il est également un dramaturge, soit vingt pièces au compteur, toutes traduites sur les tréteaux.
Pour ce qui est de la littérature, il est un auteur prolifique de treize romans dont l’un, Brûlures, a été couronnée en 2011 par le prix littéraire Mohammed Dib. Enfin, il sera les 9 et 10 novembre au Sila pour la vente-dédicace de son dernier roman encore indisponible en librairie. Il s’agit de Le crépuscule d’un anonyme paru chez El Kalima et consacré à un sans grade comme la plupart de ses personnages, tant dans ses œuvres théâtrales que romanesques.
Il est indiqué en quatrième de couverture qu’il est question de Bouchta, un ancien…postier, devenu misanthrope. Nul doute que le portraitiste Bouziane, fouilleur des âmes torturées, en a profité pour lâcher les rênes à sa plume.