L’ADE de Béjaïa a suspendu la distribution d’eau du barrage hydraulique Tichi Haff depuis au moins 10 jours à cause de la turbidité de son eau. Après le passage des orages, suite à une longue période de sécheresse, d’importantes quantités d’eau s’y sont déversées, charriant de la boue et toutes sortes de résidus, organiques, notamment.
La station de traitement de l’eau au niveau de cette infrastructure, qui consiste en une ligne de traitement physico-chimique, n’arrive pas de ce fait à bout de cette turbidité, enregistrant des niveaux très élevés.
Cette situation a engendré en amont une coupure prolongée d’eau potable. La population, déjà éprouvée par une alimentation irrégulière, n’a été informée qu’au bout du cinquième jour. Irritée, cette dernière a levé le bouclier, exprimant son mécontentement sur les réseaux sociaux.
Du côté de l’ADE, on se veut rassurant. Abdenour Sahraoui, directeur de l’unité ADE de Béjaïa, a indiqué que la cause de la coupure est également technique (station de traitement). «L'ANBT, assistée par l'ADE Béjaïa, l’unité de production Akbou et la direction générale ainsi que les services de la direction de l’hydraulique travaillent d'arrache-pied pour rétablir la production à partir du barrage Tichi Haff», rassure-t-il. L’engagement d’autant de services et de moyens renseigne toutefois sur la complexité du souci technique auquel on a fait référence.
Depuis hier, l’ADE travaille dans le sens de combler l’apport du barrage, en procédant «à cette compensation avec les eaux de la Source bleue ainsi que les forages de Oued Djemaa et Oued Zitouna». Aussi, une campagne de «citernage» est également lancée pour atteindre «le maximum de quartiers». Comme pour éteindre un incendie de forêt, des renforts ont été mobilisés, en faisant venir un total de 32 camions-citernes de 15 wilayas, afin de satisfaire un tant soit peu la demande.