Alors que la Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se tient du 12 au 15 juin 2022 à Genève (Suisse), le Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (CARE) estime que la présence de l’Algérie en tant qu’observateur et non en tant que membre à part entière de cette enceinte multilatérale «nuit gravement à ses intérêts économiques et à son image internationale».
Dans un plaidoyer publié sur son site internet, le CARE souligne la nécessaire «relance rapide d’une négociation d’accession qui traîne inexplicablement en longueur», estimant qu’une entrée à l’OMC «permettra de surmonter une fois pour toutes cet obstacle lancinant du climat des affaires et de l’investissement qui agite le débat économique interne depuis une trentaine d’années. En tout état de cause, c’est la voie incontournable pour permettre à notre pays d’exploiter pleinement son immense potentiel d’attraction des IDE».
Rappelant que parmi les 54 engagements pris par le président de la République, figure «la relance de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce», le CARE souligne que «reprendre plus activement la négociation d’accession à l’OMC ne préjuge en aucune façon du moment où celle-ci pourra être finalisée. Le pays candidat subit certes des pressions, mais il garde à tout moment la maîtrise du calendrier. Tant qu’il n’a pas validé la totalité de son processus d’accession, il n’est tenu par aucun engagement à l’égard des pays membres».
Pour le Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise, «une négociation plus active n’exclut donc aucunement que celle-ci puisse se heurter à des blocages objectifs. Simplement, elle suppose que ces derniers soient affichés ouvertement et de manière transparente, aussi bien vis-à-vis des acteurs internes que des membres de l’OMC».
Il indique, par ailleurs, que «pendant longtemps, les pays exportateurs de pétrole et de gaz hésitaient à rejoindre un système du GATT-OMC qu’ils considéraient, non sans raisons, comme peu compatible avec leurs intérêts économiques et commerciaux.
Cette idée a été battue en brèche avec la création de l’OMC et, surtout, depuis que les grands pays détenteurs de cette ressource naturelle, Arabie Saoudite et Russie en particulier, ont rejoint l’organisation. Elle est maintenant complètement invalidée avec les impératifs du changement climatique et la fin programmée à terme des énergies fossiles».
Selon le CARE, «pour une Algérie qui entend résolument réformer son économie et diversifier ses exportations, il n’y a pas de doute que c’est l’entrée dans l’OMC qui donnera le signal décisif de l’abandon progressif, mais sans retour, du système de rente pétrolière qui a dominé l’économie nationale au cours des 50 dernières années».
Le CARE ajoute qu’en restant en dehors d’une organisation aussi importante «l’Algérie s’exclut d’elle-même de toute possibilité d’y exercer une influence et d’y défendre ses propres intérêts.
Pour un pays qui a toujours été une voix attendue et écoutée et qui a su, dans un passé pas si lointain, porter haut et fort la défense des intérêts économiques du monde en développement, cette position est incompréhensible. Elle l’est d’autant plus pour une Algérie qui a toujours prôné le principe du multilatéralisme comme voie privilégiée pour la gestion des affaires du monde», souligne encore le Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise.