Le dossier du foncier agricole, hérité depuis l’indépendance du pays, sera définitivement clos avant la fin de l’année 2025.» C’est ce qu’a promis, hier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans son discours prononcé à l’ouverture de la cérémonie de célébration du 50e anniversaire de la création de l’union nationale des paysans algériens (UNPA).
Le chef de l’Etat a appelé, dans ce sens, le premier ministre et tout le staff gouvernemental à travailler avec les agriculteurs pour trouver, non seulement une solution à ce dossier, mais surtout les cadres juridiques devant définir et protéger la propriété foncière. «La terre appartient à ceux qui la cultivent.
Le ministère de l’Agriculture ne doit pas décider de tout dans le secteur, nous chercherons des solutions administratives efficaces et le gouvernement doit travailler en étroite collaboration avec l’UNPA», affirme Abdelmadjid Tebboune, insistant sur la nécessité de «fournir des données réelles» et de poursuivre la modernisation du secteur de l’agriculture.
A ce sujet, il a rappelé que ce département vital «a généré cette année une valeur de 37 milliards de dollars», ce qui augure, selon lui, de la justesse «de la méthode adoptée par notre pays pour se libérer de la dépendance aux hydrocarbures». Le secteur de l’agriculture contribue, a-t-il dit, à hauteur de «15% du produit intérieur brut, tandis que l’industrie reste à 5%».
Une occasion pour rendre hommage aux agriculteurs qui sont, de son avis, capables d’atteindre les objectifs escomptés en matière d’autosuffisance et de sécurité alimentaire, non sans affirmer que les secteurs agricoles et industriels doivent avancer parallèlement.
«Notre pays a fait de la sécurité alimentaire, un pari stratégique que nous devons relever dans un monde où l’alimentation constitue désormais une arme redoutable et hautement influente», précise M. Tebboune qui a tenu, encore une fois, à saluer «les efforts des paysans qui ont fait preuve, lors de la conjoncture exceptionnelle résultant de la crise sanitaire (pandémie de covid-19), d’un sens aigu du patriotisme et d’une conscience élevée de la nature du défi».
Dans son allocution, le chef de l’Etat a indiqué qu’il n’y a aucun intérêt à une agriculture centralisée, ni gestion efficace en dehors de l’initiative des agriculteurs. «Nous devons exporter nos produits agricoles», insiste-t-il. Dans ce sillage, il a ordonné aux banques «d’ouvrir des crédits en faveur des agriculteurs, pour la construction de chambres frigorifiques et le stockage des produits agricoles, afin de garantir la stabilité du marché et lutter contre la spéculation».
Il a rappelé aussi les décisions et mesures prises, et dont ses services suivent la mise en œuvre sur le terrain. Il cite, dans ce sens, l’augmentation du niveau des subventions de certains produits de base, à l’instar du relèvement du prix d’achat des céréales et des légumineuses auprès des agriculteurs, le relèvement du taux de subvention des engrais à 50% de leur prix de référence, afin d’atténuer l’impact de l’augmentation de leurs prix sur les marchés internationaux ainsi que le raccordement de dizaines de milliers d’exploitations agricoles et de périmètres agricoles au réseau électrique.
Appel aux fédérations des agriculteurs
Le chef de l’Etat a réitéré, en outre, son soutien aux fédérations des agriculteurs, soutenant que ces dernières «doivent proposer des solutions». «Nous sommes à un tournant pour atteindre l’autosuffisance, mais nous luttons contre le temps. Le nombre d’habitants augmente rapidement, et l’Algérie de 55 millions d’habitants n’est pas si lointaine. Nous devons nous préparer à cette croissance démographique en produisant et en comptant sur nous-mêmes», avertit M. Tebboune. Et d’ajouter : «Le relogement de centaines de milliers de familles a augmenté notre consommation d’énergie, et nous n’avons pas d’alternative à l’agriculture pour équilibrer nos revenus. Vendre des hydrocarbures pour importer des denrées alimentaires est une politique erronée, nous devons produire ce que nous consommons.»
S’agissant de la question à de l’irrigation. Il a évoqué l’élargissement des zones d’irrigation de 1 million d’hectares supplémentaires, «un objectif à atteindre. D’autant que cette année, nous avons alloué le plus grand plan pour récupérer les eaux usées traitées à hauteur d’au moins 30 %».
Abordant la question de la cherté des viandes rouges, le chef de l’Etat a estimé que «nous devons être francs les uns avec les autres, au lieu d’importer des moutons pour l’Aïd, nous devons trouver une solution à la hausse des prix de la viande rouge et à la stabilité du marché du bétail». «Je n’accuse pas les éleveurs de spéculation, mais nous devons trouver des solutions à partir de la filière de l’alimentation du bétail. Nous devons tous être des gardiens de nos frontières, pour protéger notre sécurité alimentaire», rappelle-t-il.
L’UNPA distingue le président de la République
L’Union nationale des paysans algériens (UNPA) a distingué, hier à Alger, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour son grand soutien aux agriculteurs et à la promotion du secteur de l’agriculture, ainsi que pour ses efforts soutenus pour atteindre l’autosuffisance et la sécurité alimentaire.
Le secrétaire général de l’UNPA, Abdellatif Dilmi, a ainsi remis le bouclier de l’Union au président de la République, et ce, à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la création de l’UNPA. Présidée par le président de la République, la cérémonie de célébration de cet anniversaire s’est déroulée au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif Rahal, en présence de hauts responsables de l’Etat et de membres du gouvernement, aux côtés d’agriculteurs. (APS)