11e congrès du FLN : Le pari difficile de Baadji

06/11/2023 mis à jour: 04:37
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Abou El Fadhl Baadji

A quelques jours de la tenue du 11e congrès du Front de libération nationale (FLN), d'aucuns s'interrogent sur la candidature probable à sa propre succession du secrétaire général du parti, Abou El Fadhl Baadji. 

Pour l’heure, seul l’ancien ministre de la Poste et des TIC, Boudjemaa Haichour, s’est déclaré officiellement candidat au poste de secrétaire général du FLN. Haichour, vieux militant de l’ex-parti unique, n’ambitionne pas la refondation du FLN, mais plutôt son renouveau, il s’oppose entièrement, dit-il, à l’idée de l’exclusion ou de marginalisation de ses pairs. 

«La présentation de ma candidature est une initiative personnelle, je ne viens pas en opposition à quelqu’un, mais pour apporter un plus au parti et pour unifier les rangs du FLN. Toutefois, nous sommes en démocratie et celui qui veut présenter sa candidature est libre», explique Haichour dans une déclaration à El Watan. L’ex-ministre justifie sa démarche affirmant qu’il postule à ce poste pour mettre son expérience au service du parti, tout en prenant en considération les équilibres interne et externe.

 Il veut également «insuffler une vision dynamique» au vieux Front et «renforcer le débat pluriel et démocratique» au sein du parti et de son environnement : «J’ai pensé que c’était le moment de me présenter à ce poste. Après un long parcours qui a commencé en 1966, au cours duquel j’ai assumé de nombreuses responsabilités, aussi bien au sein du parti que dans des institutions de l’Etat, j’estime qu’il est temps, au regard de mon expérience, d’opter pour cette responsabilité.» Haichour dit avoir une vision «différente» des autres par rapport au fonctionnement du parti : «Je veux que le parti opère sa mue de l'intérieur. Mon ambition, au crépuscule de la vie de ma génération, est légitime.» 

«Grabuge» 

Interrogé à propos de la candidature de Baadji, Haichour affirme que le secrétaire général sortant a géré le parti dans un contexte de continuité et aujourd’hui sa mission est terminée. «Si Baadji ou un autre veut présenter sa candidature, ils sont libres, mais il y a des conditions à remplir et cela entre dans le cadre des dispositions statutaires du parti», tranche-t-il. 

Doctorat d’Etat en Sciences économiques, Boudjemaa Haichour a été ministre et aussi député en 1977, il avait participé activement au mouvement de redressement contre l'ancien SG du parti et ancien chef de gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. L’enjeu donc de ce 11e congrès du FLN, prévu les 11, 12 et 13 novembre, reste le poste de secrétaire général du parti et Baadji est loin d’avoir gagné le pari, même si lors de la dernière session du comité central (CC), les membres de cette structure ont adopté les bilans moral et financer de ses trois années de règne.  

Une adoption qui n’a pas été toutefois sans «grabuge», puisque à l’entame de cette session tenue en présence de 322 membres sur les 399 qui restent du CC, plus d’une vingtaine de présents ont contesté l’ordre du jour et la composante du bureau de la session proposée par Baadji, allant jusqu’à se retirer de la salle, avant de revenir quelque temps après. Une protestation qu’ils réitèrent après avoir suivi, durant près d’une heure, le rapport moral présenté par le secrétaire général et que ce dernier a présenté au vote. 

Une procédure que les mécontents ont, une fois de plus, contestée, se référant aux statuts et règlement intérieur qui évoquent des débats autour dudit texte avant son passage au vote. 

Ce que Baadji a refusé, préférant le vote direct arguant «l’agenda chargé de cette session», ceci tout en promettant d’en débattre dans l’après-midi. 

Ce que les contestataires ont rejeté avant de quitter la salle de nouveau en signe de protestation devant ce qu’ils qualifient de «violation flagrante des textes du parti». Un scénario qui, d’après un cadre du parti, ne risque pas de se reproduire lors des prochaines assises du parti... 
 

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