Entre 2500 et 3000 personnes meurent chaque année en Algérie dans des accidents de la route, selon des études officielles.
Il ne se passe pas un jour sans qu’on entende parler autour de nous d’un accident de la route en Algérie. Avec son lot de morts, de blessés et de souffrances éprouvées par les familles des victimes. Cette recrudescence des accidents de la route attribuée, généralement, au facteur humain, ne connaît pas de reflux. Et ce, malgré l’imposant dispositif coercitif mis en place et de constantes campagnes de sensibilisation ciblant essentiellement les automobilistes.
La preuve est donnée par le nombre d’accidents enregistrées ces dernières 24 heures. Selon un bilan communiqué, hier, par la Protection civile, onze personnes ont trouvé la mort et 186 autres ont été blessées dans des accidents de la circulation survenus à travers plusieurs wilayas du pays. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya d’El Oued, avec trois morts et un blessé, suite à une collision entre un camion et un véhicule.
L’accident est survenu à l’aube, près de la ville d’El Oued, ont indiqué les services de la Protection civile. Les corps des victimes ont été évacués vers la morgue de l’Etablissement public hospitalier (EPH) Ben Amar Djilani de la ville d’El Oued où le blessé a été aussi admis aux urgences.
Les services de la Sûreté nationale ont donné, hier, un bilan de deux morts et de 116 blessés dans 105 accidents de la circulation survenus le week-end dernier en zones urbaines. «Le facteur humain demeure la principale cause de ces accidents», selon les données des services compétents de la Sûreté nationale.
Dans ce cadre, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) appelle, à nouveau, les usagers de la voie publique à la prudence et au respect du code de la route, rappelant les numéros vert 1548 et de secours 17 mis à la disposition des citoyens 24h/24h pour tout signalement. Avant-hier, la Protection civile a fait état d’un mort et de 205 blessés dans des accidents de la circulation survenus entre les journées de vendredi et samedi dans plusieurs wilayas du pays.
Revoir certaines dispositions du code de la route
Cinq autres personnes ont trouvé la mort et 457 autres ont été blessées dans des accidents de la circulation survenus durant le week-end à travers le pays, selon un précédent bilan de la Protection civile rendu public dimanche passé.
Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Bouira, avec un mort et dix blessés, a ajouté la même source. Ce qui retient le plus l’attention en lisant ces bilans établis par les deux institutions, c’est le nombre en nette évolution des personnes blessées. Il s’agit, selon le personnel médical, de blessés graves nécessitant le plus souvent une prise en charge lourde dans des établissements spécialisés.
Rappelons qu’entre 2500 et 3000 personnes meurent chaque année en Algérie dans des accidents de la route, selon des études officielles. Intervenant sur les ondes de la radio Chaîne 3, en mars dernier, M. Nait El Hocine, directeur général à la Délégation nationale à la sécurité routière relevant du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, a avancé des chiffres glaçants relatifs aux accidents de la toute.
Il a précisé qu’en 2023, il a été enregistré pas moins de 24 751 accidents de la circulation sur nos routes qui ont causé des blessures à 33 995 personnes et causé la mort de 3 628 autres. Un très lourd bilan en vies humaines qui fait de l’Algérie l’un des pays africains où les accidents de la route font le plus de morts.
Selon lui, il est, de ce fait, devenu nécessaire de revoir de nouveau certaines dispositions du code de la route pour «nous permettre de mieux assurer nos missions», a-t-il déclaré. «(…) Il est notamment question de durcissement de la loi dans le sens de la criminalisation de certaines infractions qui étaient en quatrième classe, notamment les grands excès de vitesse et les manœuvres dangereuses délibérées mettant en danger la vie d’autrui», a-t-il appuyé.