- La Marketplace de Facebook est en plein essor en Algérie. Partagez-vous ce constat ?
C’est vrai que la vente sur Facebook s’est très bien développée. Beaucoup de gens s’approvisionnent à travers la marketplace de Facebook. Les produits sont bien placés par catégorie, qualité et prix. C’est une plateforme assez puissante qui attire beaucoup.
Les consommateurs s’approvisionnent régulièrement (vêtements pour bébé et pour femmes, cosmétiques, produits scolaires, meubles, accessoires autos, pneus, pièces détachés...), tout se vend à travers ce support. Le seul problème, c’est qu’on n’a pas les chiffres exacts, les chiffres d’affaires qui se réalisent en Algérie, combien de vendeurs il y a, combien d’acheteurs, ces chiffres, on ne peut pas les avoir parce que c’est une plateforme qui est gérée par Facebook.
- Mais beaucoup de consommateurs ont été victimes de pratiques malveillantes...
Le gros désavantage, c’est qu’on n’est pas sûr de qui est derrière la page ou le compte Facebook qui vend ses équipements, même celui qui achète est dans le flou. Donc Facebook est généralement utilisé juste pour une prise de rendez-vous. Parfois, on vend des produits sur Facebook et il s’avère qu’avec la vidéo, ils sont attirants, ça paraît comme quelque chose d’extraordinaire. Mais dès qu’on est devant le produit, on a l’impression que c’est autre chose, ça n’a rien à voir avec ce qui a été présenté sur les images et les vidéos.
Donc ça peut rentrer dans le cadre des arnaques. Et aussi, des fois, on vend des produits comme étant d’origine, alors que ce sont des produits trafiqués. Il y a eu un certain nombre d’opérations de gens qui ont été arnaqués, qui ont payé un produit qu’ils n’ont pas reçu ou ils ont reçu autre chose et pour déposer plainte, il n’y à ni papiers, ni contrats, ni règlement, ni loi les protégeant.
- Quels sont les principaux modes opératoires des escrocs en ligne ?
Les gens voient sur la marketplace de Facebook les produits exposés, la couleur, le prix et pour acheter, il y a le numéro de téléphone de la personne à contacter. Ils prennent rendez-vous au niveau d’une boutique ou dans l’espace public (un café) où se déroulent les transactions. Mais ce sont des transactions qui se font au marché noir.
Le vendeur n’est pas déclaré (aucune présence légale), le consommateur n’a aucun justificatif et il n’a aucun moyen de traçabilité en cas de problème pour récupérer ses droits. Il y a eu des dépassements et des arnaques. Il y a des gens mal intentionnés qui utilisent ces plateformes pour induire les gens en erreur, parce qu’on vend des produits mal présentés ou des services inexistants pour dire aux gens, si vous voulez, on peut vous inscrire dans les universités européennes ou accélérer l’obtention de visa.
Il y a beaucoup de services qui sont offerts et présentés à travers ces plateformes de ventes en ligne, les réseaux sociaux et malheureusement les gens sont induits en erreur et perdent de l’argent sans pouvoir poursuivre les arnaqueurs en justice. Parce qu’ils sont inexistants, même les téléphones qu’ils utilisent, ce sont des numéros qu’ils abandonnent dès qu’ils ont fait leur affaire. Par exemple, pendant les vacances d’été, il y a eu des gens qui proposaient une location de villa, de piscine, etc.
Et certains sont rentrés en contact avec ceux qui ont fait cette annonce qui demandent une avance pour pouvoir réserver de telle date à telle date. Donc, on leur fait un virement sur un compte, il y a même une rencontre et ils donnent une avance 15 000 DA, ou 20 000 DA. Et par la suite, ils disparaissent dans la nature et même la page Facebook disparaît et le numéro de téléphone ne répond plus. Même si on fait des poursuites, ça prend beaucoup de temps.