Yaddadène Mohamed. Consultant-formateur en automobile : «Les revendeurs profitent de la faible disponibilité des véhicules neufs»

18/05/2023 mis à jour: 07:20
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Depuis la livraison des premières commandes de véhicules Fiat à leurs clients, l’on constate, à travers les réseaux sociaux et les sites dédiés à la vente de voitures, un retour réel au phénomène de spéculation sur le marché des voitures neuves, où les prix proposés dépassent tout entendement. 

Une problématique décriée par le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, qui préconise le boycott comme solution.

Propos recueillis par Aziz Kharoum
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  • Deux mois après le lancement officiel de la marque Fiat en Algérie et l’ouverture du carnet de commandes, les concessionnaires ont livré, à partir de la fin de la semaine écoulée, les premiers véhicules aux clients. Sauf que l’on assiste, d’ores et déjà, à un retour au phénomène de la revente des véhicules comme l’ont démontré quelques témoignages en photos qui circulent sur les réseaux sociaux. Qu’en est-il de ce cas ?

La situation du marché a fait qu’il y a une forte demande sur les produits mis sur le marché, sauf que la revente fait partie des pratiques commerciales informelles qui ont toujours existé. Cela suppose que la demande est élevée par rapport aux volumes mis sur le marché en ce moment. Tout cela résulte des besoins insatisfaits ces dernières années.

  • Les pouvoirs publics ont fixé préalablement des règles qui régissent l’acquisition d’un nouveau véhicule afin de contrecarrer l’activité informelle de la revente de voitures et les conséquences qui en découlent. Selon vous, ces modalités imposées par les autorités du secteur sont-elles efficaces et peuvent-elles enrayer, voire stopper ce phénomène de spéculation sur les véhicules ?

Je pense que la limitation des acquisitions à un véhicule tous les cinq ans par client pourrait contribuer à réduire ces pratiques avec la mise en place de procédures impliquant les parties concernées, les concessionnaires importateurs et les administrations à travers une plateforme ou un fichier national des immatriculations de véhicules neufs.

  • En dehors de ces règlements, qu’est-ce qui peut mettre fin à la pratique de spéculation sur les prix des voitures neuves ? 

Si on s’y prend à temps et que l’on veille sur l’application et le respect des procédures à tous les niveaux, combinés avec l’arrivée de nouveaux concessionnaires agréés, cela pourrait donner lieu à des volumes plus importants pour faire face à la demande et tenter de faire face à ces ventes. Ce n’est pas simple, mais cela reste possible avec de la volonté et une rigueur dans l’application sur le terrain.

  • Les délais courts de livraison des véhicules et la diversification de plusieurs marques sur notre marché à moyen terme seront-ils des facteurs prépondérants qui pourront mettre fin à ce phénomène tant décrié ?

L’arrivée de nouveaux concessionnaires agréés va impliquer de plus grands volumes et un choix plus varié pour les clients. Mais comme je viens de le dire, cela reste possible à travers une réelle implication de toutes les parties concernées, par le respect des textes et la mise en place des procédures de suivi dans une parfaite coordination, le tout suivi d’un contrôle. Cela suppose une excellente circulation des informations entre les différentes parties.  

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