Yacine El Mahdi Oualid à propos des start-up : «Il faut adapter la réglementation à la technologie et non l’inverse»

24/06/2024 mis à jour: 01:11
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Photo : D. R.

Je ne suis pas en campagne électorale ; je ne milite dans aucun parti politique; je suis là pour encourager, soutenir l’entrepreneuriat et écouter les préoccupations des responsables de Yassir.

Une start-up, qui est un modèle de réussite», ce sont là les propos du ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-Up et des Micro-entreprises, Yacine El Mahdi Oualid, tenus en marge de sa visite effectuée au nouveau siège de Yassir, la start-up algérienne leader dans le domaine des services de mobilité et de livraison.

Cette visite, selon le ministre, vise entre autres à booster l’innovation locale et à renforcer l’écosystème entrepreneurial en Algérie. Durant cette rencontre, les échanges ont porté essentiellement sur l’innovation technologique et son importance dans la croissance économique.

Plusieurs autres aspects ont été abordés dont les défis technologiques spécifiques relatifs à la numérisation, la cyber sécurité et l’intelligence artificielle. Pour le ministre, Yassir est une valeur ajoutée dans le paysage économique algérien, le qualifiant de «plus grand employeur d’ingénieurs et d’informaticiens, non seulement en Algérie, mais aussi dans la région».

Depuis sa création, la start-up a généré environ 2500 emplois directs et 150 000 autres indirects. En Algérie, elle compte 500 emplois directs et 50 000 indirects. L’expansion internationale de Yassir a également été saluée par le ministre.

A ce propos  le PDG de Yassir, Noureddine Tayebi   a expliqué que Yassir a diversifié ses activités et est désormais présente dans plusieurs pays dont la Tunisie, le Sénégal, l’Afrique du sud, la France, l’Amérique. Pour l’activité liée à la livraison  et les services financiers,  Yassir est présente dans 9 pays (Algérie, Maroc, Tunisie, France, Canada, Sénégal, Côte d’Ivoire, Allemagne et Afrique du Sud).

El Mahdi Oualid a regretté, de son côté, l’absence d’une culture d’entrepreneuriat en Algérie, la considérant comme un «défi majeur à relever». Il a, à ce sujet, souligné l’urgence d’inculquer cette culture aux jeunes entrepreneurs et start-up pour «surmonter» les obstacles à leur développement.

Par ailleurs, interrogé sur les problèmes rencontrés par les chauffeurs de Yassir utilisant l’application, le ministre n’a pas nié l’importance et l’utilité des applications de transport et de E-commerce pour le confort quotidien des algériens d’où, l’importance, dit-il, de mettre en place une «réglementation flexible» qui peut «s’adapter à l’évolution technologique».

«Dans tous les pays du monde, la technologie est souvent en avance sur la règlementation. Aujourd’hui le gouvernement est conscient de la nécessité d’adapter la réglementation aux avancées  technologiques et non  l’inverse», affirme Oualid.

Statut des chauffeurs VTC

A ce titre, il a tenu à rassurer les concernés quant au règlement définitif de ce problème. Comment ? Selon lui les pouvoirs publics se penchent, actuellement, sur la question du statut des chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur) indiquant qu’une nouvelle réglementation est en cours d’élaboration par le ministère des transports pour encadrer l’activité des plateformes de VTC.

«Cette démarche  a pour but de résoudre les problèmes soulevés par les chauffeurs utilisant l’application, tout en cherchant des solution consensuelles.

Cette initiative vient d’ailleurs en appuie aux autres progrès déjà réalisés dans ce domaine», précise le ministre citant  entre autres la loi  de 2019 élaborée par le ministère des Finances qui définit la fiscalité des chauffeurs exerçant cette activité, marquant ainsi le début de sa légalisation.

Aussi, le ministère du Commerce qui reconnu officiellement cette activité ainsi que la  création du statut d’auto-entrepreneur qui offre  aux chauffeurs non seulement un cadre légale, mais une couverture sociale et d’autres avantages importants.

D’après le ministre, plus de 10 000 auto-entrepreneurs sont déjà inscrits, et les prévisions indiquent que ce nombre pourrait atteindre 150 000 l’année prochaine, témoignant de l’engouement pour ce nouveau statut.

Fondée en 2017 par Noureddine Tayebi, un entrepreneur algérien de la SiliconValley, Yassir a connu une croissance rapide. En 2022, la start-up a réalisé la plus importante levée de fonds en Afrique, totalisant 193 millions de dollars.

Ce succès a été rendu possible grâce au soutien d’investisseurs prestigieux de la SiliconValley et à la participation de Yassir au programme Y Combinator, une référence mondiale pour les start-up prometteuses. L’application Yassir se positionne comme une «Super App». L’ambition de Noureddine Tayebi est de créer la plus grande entreprise de technologies, pas seulement en Afrique mais au monde. 
 

 

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