En mars 2021, le chef de la diplomatie américaine a qualifié la Chine de «plus grand défi géopolitique du XXIe siècle».
Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, est arrivé hier en Australie pour rencontrer ses alliés dans la région Asie-Pacifique afin de consolider leur partenariat face à la Chine, rapporte l’AFP. Il participera à deux jours de rencontres du Dialogue quadrilatéral de sécurité (Quad), l’alliance des Etats-Unis avec l’Australie, l’Inde et le Japon, espérant contrer les ambitions de domination économique et militaire de Pékin.
Le chef de la diplomatie américaine a reconnu que le risque d’une invasion russe de l’Ukraine reste cependant «au centre» des préoccupations de l’administration américaine, alors qu’il s’envolait pour Melbourne.
Mais il a soutenu que les Etats-Unis demeurent un «axe central» dans cette région face aux ambitions de la Chine, malgré les crises au Moyen-Orient au cours des dernières années et actuellement en Europe centrale. «Le monde est vaste. Nos intérêts sont planétaires et vous savez tous très bien que nous mettons l’accent sur les régions Asie-Pacifique et Indo-Pacifique», a-t-il déclaré aux journalistes à bord de l’avion. «Nous accordons une grande attention à ce sujet, et c’est pourquoi nous nous rendons en Australie».
En 2007, lors d’un discours devant le Parlement indien, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a initié cette alliance, qui consiste en un dialogue stratégique informel entre le Japon, les Etats-Unis, l’Inde et l’Australie.
Initiatives
En novembre 2017, lors du sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à Manille, les dirigeants de ces quatre pays se sont entendus pour relancer cette initiative. L’Inde constitue un allié pour les Etats-Unis en Asie pour contrecarrer la montée en puissance de la Chine dans la région. New Delhi n’a pas intégré les «Routes de la soie», initiative économique de Pékin, en raison notamment de la question du corridor économique Chine-Pakistan.
Il se sent menacé par le Pakistan et potentiellement par Pékin qui a développé avec Islamabad, depuis de longue date, une coopération multiforme (nucléaire, armement, investissements directs, entre autres). En mai 2017, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a dévoilé, à l’occasion d’une réunion de la Banque africaine de développement (BAD) qui s’est tenue à Ahmedabad, en Inde, un autre projet de route commerciale : le «corridor de la croissance Asie-Afrique», surnommé la «route de la liberté», pour concurrencer le projet chinois «la Route de la soie».
Il s’agit de créer une région indo-pacifique «libre et ouverte» et de relier ainsi l’Afrique au Pacifique, en passant par l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est. Le projet est porté par le Japon et l’Inde. Il met l’accent sur le «développement durable», plutôt que sur le commerce, et s’appuie exclusivement sur les voies maritimes à «bas coût» avec une «faible empreinte carbone».
En mars 2021, le chef de la diplomatie américaine a qualifié la Chine de «plus grand défi géopolitique du XXIe siècle». Il voit en l’Empire du Milieu «le seul pays avec la puissance économique, diplomatique, militaire et technologique susceptible d’ébranler sérieusement le système international stable et ouvert, toutes les règles, valeurs et relations qui rendent le monde tel que nous voulons qu’il soit».