Walid Sadi, le nouveau ministre des Sports du gouvernement Nadir Larbaoui, semble être l’homme des défis. 14 mois après son élection à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF), le 21 septembre 2023, Abdelmadjid Tebboune, le président de la République, l’a nommé ministre des Sports.
Cette rapide ascension de l’enfant de Sétif, il a 45 ans, est le fruit de sa réussite initiale à la tête d’une institution (la FAF) qui a broyé tant de personnalités sportives. Son bilan après un an d’exercice au palais de Dély Ibrahim a grandement contribué à sa promotion au poste de ministre. Un proche de l’intéressé affirme que «son action à la tête de la Fédération a favorisé sa nomination comme ministre des Sports.
Le contexte dans lequel il a pris ses fonctions de président de la FAF n’était pas facile. L’instance faîtière sortait de crises cycliques qui ont écorné l’image et la réputation du football algérien. En 14 mois, l’homme a rétabli un tant soit peu l’aura du football algérien. Le choix du sélectionneur Vladimir Petkovic pour succéder à Djamel Belmadi a été payant au-delà de toute espérance. Les Verts ont survolé leur groupe dans les éliminatoires de la CAN Maroc 2025 et semblent bien partis pour se qualifier à la Coupe du monde de la FIFA 2026.
Les deux objectifs majeurs fixés au coach bosnien. Ensuite, il y a sa tentative de gagner une place au comité exécutif (Comex) de la CAF. Ce n’était pas gagné d’avance face à l’influence néfaste du voisin de l’Ouest. Walid s’est bien pris. Sans tapage, il a construit son plan pour se lancer à la difficile conquête de la citadelle Confédération africaine de football. L’appui et le soutien qu’il a reçus des autorités lui ont permis de bien tisser sa toile et de faire échouer tous les plans échaudés contre l’Algérie. Il a assuré son entrée au Comex de la CAF avant l’élection prévue le 12 mars prochain au Caire».
Toutes ces raisons ont concouru à sa nomination à la tête du nouveau ministère des Sports. Beaucoup s’interrogent s’il y a un lien entre sa nomination comme ministre des Sports et son élection, par acclamation, comme membre du conseil de la CAF. Gorge profonde en est convaincue. Pour assurer son élection, cette étape est dépassée, mais pour une raison de stratégie à l’endroit des ennemis de l’Algérie qui cherchent par tous les moyens à lui barrer la route partout et dans tous les domaines. Vous avez dit la diplomatie sportive ?
On est en plein dedans. La contre-offensive est enclenchée. La politique de la chaise vide, encouragée par certains à partir de 2015, appartient au passé. Les circonstances et le calendrier de dépôt de la candidature au Comex de la CAF ont été une réussite totale. Pour tout ce qui précède Walid Sadi présentait le parfait profil du dirigeant sportif algérien habile et apte à damer le pion à l’argentier du Makhzen et ses sergents.
On croit savoir que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’a investi de missions précises à la tête du département qu’il va diriger. Nettoyer le secteur, le redresser et le mettre sur de bons rails. C’est-à-dire appliquer la même feuille de route pour le football. C’est le défi qu’il doit relever.
Le soir de sa nomination, des observateurs se sont interrogés sur son avenir à la tête de la Fédération de football, sa présence au sein du Comex de la CAF, le ministre des Sports et président de la Fédération s’est exprimé sur le sujet : «Je suis investi de deux missions au plan national. Diriger le ministère des Sports et la Fédération de football. Une fonction n’empêche pas l’autre. En mars prochain, j’intégrerai le comité exécutif de la CAF. Je vais m’organiser en conséquence.
Dans 4 mois (12 mars 2025), il y aura les élections à la CAF. Je ne peux pas quitter mes fonctions pour des raisons pratiques, objectives que chacun comprendra.»
Il n’a pas évacué la question. De toute façon, rien ne lui interdit de diriger, en même temps, le ministère des Sports et la Fédération. Son prédécesseur à la place du 1er Mai, Abderrahmane Hammad, était ministre de la Jeunesse et des Sports et a gardé son titre de président du Comité olympique algérien (COA). Une chose est sûre : d’ici fin mars 2025, Walid Sadi assumera deux fonctions.
Ministre des Sports et président de la FAF. Après cette date, il avisera. Garder les trois fonctions (ministre, président de Fédération et membre du Comex de la CAF). Donc, le dernier mot lui reviendra en ce qui concerne la Fédération qu’il vise pour le mandat 2025-2029. Aujourd’hui, sa mission première «est de mettre en place une stratégie innovante pour dynamiser les fédérations sportives, les clubs et la formation, en s’appuyant sur l’élite et les compétences nationales.
Il faut rompre avec les pratiques bureaucratiques qui ont bloqué le développement du sport», la déclaration qu’il a faite lors de son installation comme ministre des Sports. L’homme est taillé pour cette mission.