Volley-ball/Olympique El Kseur (Béjaïa) : «Nous travaillons avec les moyens du bord»

05/01/2025 mis à jour: 16:44
410
L’équipe de volley-ball d’El Kseur - Photo : D. R.

Les dirigeants de ce club, qui est en difficulté financière, appellent les responsables de la DJS et les élus à l’aide, en mettant les solutions financières et matérielles nécessaires à l’essor de ce club.

L’Olympique El Kseur (OEK), un des clubs phares de volley-ball de la région de Béjaïa connaît des temps difficiles. Depuis quelques années déjà, ses dirigeants constatent, «désarmés», la décadence du club, qu’ils essayent de maintenir dans ces premiers rôles, contre vents et marées. Son président, Mouhoubi Smaïl, un personnage connu  et reconnu pour tout ce qu’il a donné au sport dans la région, en particulier dans sa commune, attend résolument un retour d’ascenseur.

Le club a arraché un titre national en 1995, une participation honorable à la Coupe arabe. Il se place parmi les premiers à l’échelle nationale, voire souvent sur le podium au classement général. «Par rapport aux équipes avec lesquelles on est en compétition, l’OEK est la moins équipée en moyens matériels et financiers, c’est pour cette raison que nous n’arrivons pas à décoller.

Notre budget ne nous permet pas d’ailleurs de concurrencer les autres clubs connus sur la scène du volley-ball nationale et régionale dans de bonnes conditions», dit d’emblée le président. Nous avons rencontré ce dernier dans le petit bureau du club, situé dans le centre historique de la ville, en face de l’ancienne église. Les trophées et les photos souvenirs ornant les murs démontrent une organisation qui a connu des moments de gloire, mais menacé de déclin aujourd’hui.

Le regard empreint de regret et de colère, notre interlocuteur estime «que l’on subventionne à la tête du client», s’interrogeant «sinon, sur quelle base distribue-t-on des enveloppes qui ne tiennent pas compte du bilan, de la mission et des charges des associations ?» Pourtant, un des rôles des clubs et éducateurs sportifs est de participer à l’encadrement des jeunes, d’empêcher leur décadence et d’éviter qu’ils ne versent dans la consommation de drogues et de s’emprisonner dans l’oisiveté.

Il est utile de rappeler que l’OEK prend en charge cette année pas moins de 100 jeunes, toutes catégories confondues, qui risquent de se perdre si les collectivités ne mettent pas les moyens. Le club reçoit moins d’un million de dinars sous forme de subvention auprès d’institutions comme l’APC d’El Kseur, qui dégage seulement 3 à 7% de sa recette au profit de la jeunesse, de l’APW et de la DJS.

L’absence d’un terrain de volley-ball aux normes amène les athlètes à s’entraîner au niveau des aires de jeu des établissements scolaires, comptant sur la collaboration de certains directeurs du secteur de l’éducation. «Le club est reconnaissant, en particulier, à la direction du technicum de Berchiche qui nous a offert 3 créneaux d’entraînement sur son aire de jeu, parce qu’il est impossible d’emmener les plus jeunes catégories, surtout au stade d’El Kseur où règne l’insécurité», fulmine-t-on.

«Quête» pour le maintien

Maintenant que l’assemblée communale est sortie de sa crise de blocage, la direction du club exhorte à ce sujet le maire, la commission sport de l’APW ainsi que la DJS de Béjaïa de «déterrer une fiche technique pour la réalisation d’une salle omnisports, élaborée par les services concernés en 2013 et dont le projet est doté alors de la somme de 900 millions». Afin d’avoir une idée sur les difficultés que vit ce club sportif, M. Mouhoubi indique que son groupe doit effectuer «au moins 8 déplacements, rien qu’à la première phase, en dehors de la région.

Chaque sortie revient  à 150 000 à 200 000 DA au minimum, ce qui donne un total dépassant largement le budget alloué à ce club, et ce, sans prendre en compte les primes des joueurs et les équipements». Le déficit est donc d’environ 5 millions de dinars, estime-t-il, «qu’on n’arrive pas à toujours combler si des donateurs n’interviennent pas pour sortir de ce goulot d’étranglement».

De son côté, Brahim Imoune, un membre du comité, affirme que chaque déplacement du groupe en dehors de ses bases est un supplice. «A la veille de chaque déplacement dans des régions comme Arzew ou M’sila, il faut à chaque fois négocier les tarifs et trouver des solutions moins coûteuses  pour loger et nourrir les athlètes, ne serait-ce que pour une nuit. Il nous est même arrivé de jouer et de repartir aussitôt vers une autre destination pour affronter un autre club, tout en priant que le bus ne nous lâche pas en route», regrette-t-il.

Mais au fil des années, les responsables du club ont pu tisser des relations amicales, surtout avec des restaurateurs «qui accordent  des remises appréciables allant de 40 à 50% le repas, par exemple. Parfois aussi, ce sont des bienfaiteurs, d’anciens amoureux du club qui participent» à cet effort financier, pour ne pas dire à cette quête. Sur un autre registre, les gestionnaires du club regrettent, en conséquence, le départ des meilleurs athlètes préférant jouer sous d’autres cieux, ou de retourner carrément à la rue.  

 

Copyright 2025 . All Rights Reserved.