Visite du président chinois Xi Jinping au Vietnam : Pékin appelle à «s'opposer à toute tentative de perturber l'Asie-Pacifique»

14/12/2023 mis à jour: 16:03
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Le président chinois Xi Jinping a été reçu par le Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh

Il faut s'opposer à toute «tentative de perturber l'Asie-Pacifique». C’est ce qu’a déclaré, hier à Hanoï, le président chinois Xi Jinping, en visite depuis mardi au Vietnam pour tenter de contrer l'influence croissante des Etats-Unis sur ce pays d'Asie du Sud-Est, selon l’AFP, citant l'agence de presse officielle chinoise Xinhua. «Nous devons renforcer la coordination et la coopération dans les affaires internationales et maintenir conjointement un environnement extérieur sain», a-t-il ajouté.

Au cours de cette visite d'Etat de deux jours, plus de 30 accords ont été signés, dont l'engagement de développer des liaisons ferroviaires entre le Vietnam et la Chine. 

En tant que président, Xi Jinping s'est rendu deux fois au Vietnam, sa dernière visite remontant à 2017, lorsqu'il a assisté à un sommet Asie-Pacifique avec ses homologues américain et russe, Donald Trump et Vladimir Poutine, entre autres.

Ce déplacement du président chinois au Vietnam intervient trois mois après celui du président américain, Joe Biden, à Hanoï, qui a permis la signature en septembre d'un accord de partenariat stratégique à forte teneur économique et technologique entre le Vietnam et les Etats-Unis. 

La Chine et le Vietnam ont indiqué dans un communiqué commun qu'ils «continueraient à approfondir et accroître leurs relations bilatérales». Ils se sont accordés pour construire «une communauté avec un avenir commun», ajoutant que cette visite constitue «une étape historique dans les relations bilatérales (...) contribuant à la paix, à la stabilité et au développement dans cette région et dans le monde».

 Le Vietnam privilégie une vision équilibriste qui consiste à rester en bons termes avec les deux puissances. Hanoï et Pékin partagent déjà un partenariat stratégique global, le statut diplomatique le plus élevé du Vietnam. Le Vietnam et les Etats-Unis sont passés à ce même niveau en septembre à l’occasion de la visite du président américain, Joe Biden, dans ce pays du Sud-Est asiatique. 
 

Coopération et inquiétude

Le pays de Hô Chi Minh partage les inquiétudes des Etats-Unis concernant l'affirmation croissante de Pékin en mer de Chine méridionale, mais il entretient également des liens économiques étroits avec la Chine, avec laquelle il partage une frontière.

Hier, le président chinois s'est entretenu avec le Premier ministre vietnamien, Pham Minh Chinh, et le président, Vo Van Thuong. Le Vietnam s'est engagé à «soutenir les initiatives du camarade Xi Jinping pour la paix, la coopération et le développement dans le monde», a déclaré Pham Minh Chinh.

Dans un article publié mardi dans le journal vietnamien Nhan Dan, Xi Jinping a indiqué que «l'avenir de l'Asie n'est entre les mains de personne d'autre que les Asiatiques». La Chine est l'un des principaux investisseurs du Vietnam avec près de 3 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de cette année, soit six fois plus que les Etats-Unis au cours de la même période, et le deuxième pays après Singapour, selon les données du gouvernement vietnamien.

La visite du président chinois intervient dans un contexte de vives tensions entre la Chine et les Philippines en mer de Chine méridionale, après des affrontements entre les navires des deux pays sur les récifs ces derniers jours. Manille a déclaré avoir convoqué l'ambassadeur chinois lundi et a évoqué la possibilité de l'expulser. 

Le Vietnam, tout comme la Malaisie, Brunei et Taïwan, a également des revendications en mer de Chine méridionale concurrentes de celles de Pékin. 

Au cours de la dernière décennie, la Chine a intensifié ses travaux de poldérisation en mer de Chine méridionale, créant des îles militarisées, dotées de pistes d'atterrissage, de ports et de systèmes radar. 

Lors de la visite de J. Biden, le Vietnam et les Etats-Unis ont mis en garde, dans un communiqué commun, contre les «menaces ou l'usage de la force» en mer de Chine méridionale. Hanoï s'est dit contrarié par la publication, en septembre, d'une nouvelle carte officielle chinoise montrant sa souveraineté sur la quasi-totalité de cette zone 
de navigation, qui constitue une artère essentielle du commerce mondial.
 

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