Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, hier, une réunion du Conseil des ministres consacrée, entre autres, aux mécanismes de prise en charge des femmes victimes de violence, a annoncé un communiqué de la présidence de la République.
A l’issue des exposé présentés par les ministres, le chef de l’Etat a insisté sur «la protection des femmes, indépendamment de leur position et leur rôle dans la société, d’autant qu’elles occupent désormais une place importante dans divers domaines», a ajouté la même source. Il a exhorté le ministre de la Justice et la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, de mettre en place, en coordination avec le Premier ministre, des «mécanismes juridiques supplémentaires» afin d’assurer une protection «maximale» des femmes.
Le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a présidé, mercredi dernier, une réunion du gouvernement, consacrée aux mécanismes de prise en charge des femmes victimes de violence. La communication avait «permis de mettre en lumière les réalités de ce phénomène et les moyens de renforcer les mécanismes de prévention, de lutte et de prise en charge de ces victimes, à travers les différents programmes et mesures législatives visant à renforcer la protection des femmes et à leur fournir les capacités nécessaires en cas de besoin», avait annoncé un communiqué des services du Premier ministre.
En Algérie, les violences faites aux femmes prennent de l’ampleur et de nouvelles formes. Au cours de la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2023, plus de 4000 cas de femmes victimes de violences ont été enregistrés, et durant la période s’étalant de 2019 à 2022, un total de 228 femmes ont succombé à de mauvais traitements infligés par un parent, un mari ou ex-mari ou un inconnu.
Ils sont majoritairement commis par des personnes connues des victimes avec lesquelles elles entretenaient un lien. 51% des féminicides, selon un rapport élaboré par «Féminicide Algérie», sont commis par le partenaire ou ex-partenaire, 37% sont commis par un ou des membres de la famille, et 12% par des connaissances ou des personnes inconnues de la victime.
En 2024, 34 femmes ont été assassinées et ces agressions ont été perpétrées par un membre de leur famille ou un proche du cercle familial. En 2023, pas moins de 33 féminicides ont été répertoriés par la cellule de veille indépendante du collectif «Féminicides Algérie».
Ces cas ne représentent qu’une fraction de la réalité, car de nombreux autres incidents restent non signalés ou non recensés.