Vallée de la Soummam : La campagne oléicole bat son plein

02/01/2022 mis à jour: 01:57
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Les fellahs de la Vallée prévoient une production «acceptable» / Photo : El Watan

La fin d’ «Ikechachen», une période du calendrier agraire correspondant à la dernière décade du mois de novembre, signe le début de la cueillette des olives dans la vallée de la Soummam.

Les connaissances empiriques léguées par nos aïeux nous ont enseigné à cueillir les olives avant la maturité totale, c’est-à-dire au stade de véraison. C’est à ce stade-là que la teneur en acide gras et en antioxydants dans les baies est la plus élevée », dira un exploitant de Seddouk, l’une des régions renfermant une partie du patrimoine oléicole de la wilaya de Béjaïa. 

Cette règle d’or, adoptée par les fins connaisseurs de la filière, permet d’extraire une huile à faible indice peroxyde. La coloration verdâtre de l’huile issue d’une trituration précoce est due à la présence de la chlorophylle. À la maturité, ce pigment cède le pas au bêta carotène, qui donne à l’huile sa couleur jaune ambrée. 

Néanmoins, relève un fellah d’Ouzellaguen, la rareté des parcours monovariétaux rend souvent malaisée l’appréciation de l’indice de maturité des baies. «En règle générale, les exploitants préfèrent procéder à la cueillette après maturité totale. L’opération est plus pratique et les rendements sont censés évoluer vers le haut», souligne-t-il. 

Oléiculteurs et oleifacteurs de la vallée de la Soummam sont unanimes à prévoir un «bilan acceptable», tant en volume de production qu’en productivité. En tout cas, se félicite-t-on, ce millésime est bien meilleur que les vaches maigres de l’olivaison précédente. L’olivier a montré une étonnante capacité de résilience face à l’épreuve du climat, s’est-on félicité. 

Les pluies copieuses de cette arrière-saison sont arrivées à point nommé pour aider l’arbre à se relever de ses blessures. «J’en suis à près de 20% d’avancement de ma récolte. 

La moisson s’annonce satisfaisante. De quoi me faire oublier le bilan calamiteux de l’année dernière», affirme un oléiculteur de Tamokra, sur la rive droite de la Soummam. Dans cette région d’Ath Aidel, où les parcours oléicoles sont dominés par la variété «Azeradj», caractérisée par sa forte teneur en oléagineux, les rendements taquinent les 40l/q. 

Comme en témoigne un septuagénaire de Bouhamza, une commune voisine : «La productivité évolue en dents de scie, mais elle ne descend jamais au dessous de 30l/q. Ici, la campagne vient à peine de démarrer, mais on est à peu près certain d’être dans la moyenne de cette dernière décennie», a-t-il confié. Pour sa part, un fellah d’Ighram, sur les hauteurs d’Akbou, fait état d’une faible infestation des baies par la mouche à olive (Dacus). 

Ce ravageur, qui se développe au détriment des fruits, pervertit la qualité de l’huile, tout en induisant une baisse de la productivité. 

« Cette année, nous sommes relativement épargnés par les incendies de l’été dernier. Nous sommes tout aussi soulagés de constater que la plupart des vergers sont indemnes de toute infestation par le Dacus. Au final, les indicateurs nous laissent entrevoir une olivaison acceptable », prédit-il, sur une pointe d’optimisme.

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