Le monde ne peut pas vivre uniquement des énergies renouvelables et des véhicules électriques, estime l’Opep, tout en rappelant par la voix de son secrétaire général que la production d’éoliennes, de panneaux solaires et de véhicules électriques ne peut être réalisée sans l’utilisation finale de produits pétroliers essentiels.
L’industrie pétrolière, les énergies renouvelables et les véhicules électriques n’étant pas séparées les unes des autres. «Elles ne fonctionnent pas en vase clos», indique Haitham Al Ghais. «Les partisans des minéraux critiques comme moyen de faire fonctionner le monde uniquement grâce aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques ne donnent pas une image complète de la situation car leurs évaluations des investissements nécessaires et de la vitesse de la transition énergétique semblent irréalistes», a encore souligné Haitham Al Ghais, dans un article publié sur le site Web de l’organisation.
Les décideurs politiques et les prévisionnistes, ainsi que les défenseurs d’une transition énergétique rapide, doivent examiner attentivement, poursuit le SG de l’Opep, «si les investissements et les volumes nécessaires d’approvisionnement en minéraux critiques sont réalisables dans leurs scénarios de zéro émission nette». Al Ghais estime que «les projets miniers visant à extraire des minéraux critiques nécessitent de longs délais, de la découverte à la première production».
Le secrétaire général de l’Opep ajoute cependant que «le fait de souligner ce point ne doit en aucun cas détourner l’attention de l’importance que l’OPEP attache au rôle des énergies renouvelables et de l’électrification dans notre avenir énergétique. Nos pays membres investissent massivement dans les énergies renouvelables, à toutes les étapes de leurs chaînes d’approvisionnement, et participent au développement des véhicules électriques». «Il nous faut cependant examiner attentivement la nature d’une telle expansion des besoins en minéraux critiques.
Ce type d’expansion est-il vraiment réalisable ? Quelles en sont les implications ? Dans quelle mesure est-elle durable ? Et quelle est l’importance du pétrole et du gaz pour l’expansion des minéraux critiques, ainsi que des énergies renouvelables, des véhicules électriques et des réseaux électriques».
Des minéraux, comme le cuivre, le cobalt, le silicium, le nickel, le lithium, le graphite et les terres rares, soutiennent le développement des énergies renouvelables et des véhicules électriques, précise l’Opep. Celle-ci cependant qu’«il convient de garder à l’esprit qu’historiquement les projets de chaîne d’approvisionnement critiques, comme ceux de ces types de matières premières, ont connu de longs délais de développement, de la découverte à la première production.
Cela soulève, selon l’Opep, la question suivante : une telle croissance est-elle réaliste ? Et quel pourrait être l’impact si la croissance est insuffisante ? Et que se passerait-il si les décideurs politiques avaient également choisi de ne plus investir dans de nouveaux projets pétroliers et gaziers ?» s’interroge El Ghais
Il souligne, en outre, que «l’utilisation du charbon et du gaz est essentielle pour raffiner les minéraux par le biais de divers procédés thermiques et chimiques». «Est-il réaliste de penser que les énergies renouvelables peuvent à elles seules répondre à l’expansion attendue de la production d’électricité, en particulier si l’on tient compte du fait que le monde a investi plus de 9,5 billions de dollars dans la «transition» au cours des deux dernières décennies, alors que l’éolien et le solaire ne fournissent encore qu’un peu moins de 4 % de l’énergie mondiale, et que le taux de pénétration des véhicules électriques dans le monde se situe entre 2 et 3%», écrit encore Al Ghais