Parmi les légumes ayant connu une hausse marquée, la pomme de terre, aliment de base pour de nombreuses familles, a vu son prix bondir sur les marchés de détail, oscillant entre 100 et 120 DA le kilogramme.
Les marchés de la wilaya de Mascara connaissent ces derniers temps une hausse significative des prix de certains produits agricoles, tels que les pommes de terre, les tomates, les pommes, les poires et les oranges, ainsi qu’un manque de café à prix plafonné sur les étalages de nombreux commerces. Cette situation soulève des interrogations quant à l’éventuelle spéculation derrière ce phénomène.
Alors que de nombreux citoyens expriment leur préoccupation face à la diminution de leur pouvoir d’achat, les prix continuent d’augmenter, exerçant ainsi une pression supplémentaire sur les budgets familiaux et renforçant la nécessité d’une intervention des autorités compétentes pour réguler les prix, notamment pour les produits de grande consommation. Parmi les légumes ayant connu une hausse marquée, la pomme de terre, aliment de base pour de nombreuses familles, a vu son prix bondir dans les marchés de détail, oscillant entre 100 et 120 DA le kilogramme.
Dans les marchés de gros, les prix varient entre 70 et plus de 85 DA le kilogramme, comme c’est le cas au marché de gros de fruits et légumes de la commune de Tighennif, situé à environ 20 km de Mascara. Ce marché a enregistré des variations de prix selon la qualité des pommes de terre, où les variétés de moyenne qualité se chiffrent entre 70 et 75 DA, tandis que celles de meilleure qualité commencent à partir de 85 DA le kilo. Le visiteur du marché de gros à Tighennif peut constater que les pommes de terre les moins chères ne sont disponibles sur le marché qu’en quantité limitée, ce qui augmente la demande et entraîne une hausse des prix chez les commerçants de détail.
Dans le but de réguler le marché, la Société algérienne de régulation des produits agricoles (Sarpa) a récemment approvisionné les marchés avec des quantités supplémentaires de pommes de terre stockées, totalisant environ 945 quintaux jusqu’au 4 novembre. Malgré cette opération, les prix de la pomme de terre n’ont pas baissé comme espéré dans les marchés de détail, soulevant de nombreuses questions quant aux raisons de cette persistance de la cherté.
Des experts en commerce s’accordent à dire que «le principal facteur de la non-diminution des prix, malgré les approvisionnements, réside dans l’absence d’une étude précise des mécanismes du marché et de l’évolution des prix». L’un d’eux explique : «L’approvisionnement tardif en pommes de terre stockées, par exemple, retarde également la baisse des prix, car atteindre le pic des prix avant de mettre sur le marché des quantités suffisantes a un impact limité sur les tarifs.» La même situation s’applique à certains fruits, comme les pommes et les poires, dont les prix ont atteint des sommets, rendant leur acquisition difficile pour de nombreuses familles.
Par exemple, le prix des pommes oscille entre 400 DA le kilogramme pour la qualité moyenne et 550 DA pour la qualité supérieure dans les marchés de détail. Le prix des poires reste également au-dessus de 550 DA. Toutefois, avec le début de l’approvisionnement, ces derniers jours, des marchés en fruits stockés, une baisse légère des prix a été constatée, les pommes étant désormais vendues entre 325 et 400 DA le kilo, tandis que les prix les poires se situent entre 375 et 400 DA.
Malgré cette baisse, il ne peut être dit que les pommes et les poires sont désormais accessibles à une large part de la population, car leur prix actuel reste élevé. Par ailleurs, la mandarine est entrée sur les marchés locaux à des prix élevés, se situant actuellement entre 350 et 400 DA le kilogramme dans les commerces de détail. Il a été observé que de nombreux producteurs la mettent sur le marché avant d’atteindre sa pleine maturité, profitant de la hausse actuelle des prix. Ce comportement soulève des questions sur la possibilité qu’il s’agisse d’une forme de spéculation, les producteurs cherchant à réaliser des profits rapides au détriment de la qualité du produit.
Manque de café à prix plafonné
En parallèle à la flambée des prix des fruits et légumes, les marchés observent également une tendance de manque de café à prix plafonné, soulevant de nombreuses questions sur ses causes. Contacté, hier, par El Watan, le directeur du commerce et de la promotion des exportations a affirmé que «le marché local a récemment été renforcé par l’introduction de 37,5 tonnes de café (moulu) par les trois fournisseurs installés dans les communes de Froha et El Bordj».
Les agents du commerce supervisent quotidiennement la distribution de ce produit aux détaillants pour le vendre aux consommateurs à des prix fixés. Par ailleurs, bien que des inquiétudes soient exprimées concernant une prétendue «pénurie» de café dans les magasins, de nombreux détaillants contestent cette qualification, affirmant qu’ils reçoivent régulièrement des quantités satisfaisantes de café, adaptées à leurs besoins.
L’un des commerçants de la région de Mamounia explique : «Nous avons remarqué une augmentation anormale de la demande pour ce produit depuis la baisse de son prix, les consommateurs demandant des quantités supérieures à celles d’usage. Un client qui achetait une boîte de café de 250 grammes auparavant en demande désormais trois ou quatre à la fois.»
Cette forte demande pour le café a conduit certains commerçants à adopter une stratégie de restriction des ventes, malgré les risques de spéculation qui en découlent. Certains d’entre eux ont ainsi décidé de ne pas vendre plus de deux boîtes de café par personne, afin de permettre à d’autres de bénéficier de leur part. En conclusion, les récentes lois dissuasives mises en place par l’Etat pour lutter contre la spéculation ont, faut-il le souligner, contribué de manière significative à maintenir la disponibilité des produits de large consommation dans les marchés.
Malgré une offre abondante de ces produits, notamment les fruits et légumes ainsi que les viandes rouges et blanches, le problème de la hausse des prix demeure néanmoins prononcé. Des experts estiment que cette situation est largement influencée par l’offre et la demande, ainsi que par la chaîne de distribution, contrôlée en partie par des intermédiaires qui augmentent les marges, souvent au détriment des producteurs et des consommateurs.