Une nouvelle campagne de vaccination pour les enseignants et des interrogations

24/01/2022 mis à jour: 05:07
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Une quatrième campagne de vaccination a été mise en place, hier dans les établissements scolaires, afin de convaincre les enseignants et le personnel scolaire de s’armer contre la Covid-19.

Ayant essuyé un semi-échec lors des précédentes campagnes vaccinales, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, revient à la charge, réitérant son appel pressant aux personnels du secteur à la vaccination pour atteindre l’immunité collective, précisant que le taux de vaccination dans le secteur de l’Education est estimé actuellement à 33%.

Dans une déclaration à la presse, au terme de sa réunion avec les représentants des associations des parents d’élèves jeudi dernier, M. Belabed s’est dit insatisfait du taux de vaccination dans son secteur représentant actuellement 33% seulement des travailleurs, affirmant qu’une campagne de vaccination sera organisée à partir de dimanche (hier, ndlr) en faveur des personnels du secteur de l’Education nationale, en coordination avec le ministère de la Santé, en attendant le déplacement des équipes médicales aux établissements éducatifs à ce titre.

«Nous avons la preuve statistique que les personnes vaccinées ont été moins affectées par la Covid, ce qui nous incite à penser davantage à nos enfants, à nous-mêmes, voire à la santé collective en de pareilles circonstances marquées par la propagation du virus en milieu scolaire, d’où la suspension des cours pour 10 jours», a-t- il souligné.

Evoquant les mesures préventives prises par le secteur, le ministre de l’Education nationale a qualifié la démarche de vaccination collective de «très importante» pour les personnels du secteur, soulignant que «tout manquement au protocole sanitaire sera sanctionné».

Il s’agit là d’un véritable défi pour le département de l’Education, dès lors que problème réside dans la réticence vaccinale d’une grande partie de la population algérienne. Faut-il rappeler que peu de personnes se sont présentées vers les centres de vaccination lors les précédentes campagnes organisées en faveur du personnel de l’Education, notamment aux mois d’août et décembre derniers.

Tout avait pourtant été mis en place pour la réussite de l’opération, à travers l’affectation de pas moins de 1433 unités de dépistage et de suivi dans les établissements scolaires ainsi que 41 services de médecine du travail et 16 centres médico-sociaux.

Interrogé sur ce sujet, le président de l’Ordre national des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, explique que le problème essentiel réside dans une «communication indigente et peu agressive». «Pour réussir une campagne de vaccination, il faut une d’une véritable campagne de communication et de sensibilisation porteuse d’un élan national et d’une union sacrée.

Aussi est-il nécessaire d’y associer les personnalités nationales et sportives, les associations nationales et régionales, les Scouts musulmans, les hommes de religion…Tout le monde doit entonner la même symphonie comme dans un grand orchestre.» Il considère qu’il n’y a aucun effort de lutte contre les «fake news» qui ont empoisonné la campagne de vaccination.

«Sous d’autres cieux, poursuit-il, la campagne de communication a été bien étudiée, en maniant la carotte et le bâton. Force est de constater chez nous, même les décisions prises par le gouvernement – à l’instar de l’application du pass vaccinal – ne sont pas exécutées sur le terrain…»

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