Dans le cadre des arrestations et condamnations quotidiennes, on oublie d’évoquer le cas de Kamel E., interpellé pour incitation à attroupement juste avant le 22 février 2019 puis condamné à 1 an de prison, libéré en février de l’année suivante. Evidemment, il prend part aux nouvelles manifestations du 22 février et est arrêté pour attroupement non armé.
Condamné à 1 an de prison, il est libéré en février de l’année suivante, une semaine avant le 22 février. Encore une fois, il participe à la commémoration du 22/02 et est arrêté pour atteinte au moral de l’ANP à cause d’une pancarte qui parlait de République civile.
Condamné à 1 an de prison, il est libéré le 20 février de l’année suivante et participe encore une fois au 22/02. C’est le cas étrange de Kamel E., 10 ans plus tard, il aura fait 10 ans de prison en 10 ans mais aura participé libre à dix 22 février depuis le premier. C’est ainsi que le Président, pour son troisième mandat, ayant entre-temps changé la Constitution, l’a convoqué pour s’entretenir avec lui en le graciant une journée avant la date de sa sortie de prison.
Le 21 février, Kamel E. était devant lui en présence de son Premier ministre Rabah Madjer et admiratif devant tant d’obstination, le Président lui a proposé un poste au choix, patron de la FAF, maire de Chebli ou gérant d’une station Naftal, ce que Kamel E. a refusé.
Il a été arrêté et condamné à 1 an de prison pour atteinte à la personne du Président et occupation illégale de l’espace public, n’ayant pas pu fournir au juge la preuve qu’il avait été officiellement invité à la Présidence. Kamel E. est sorti l’année suivante et a encore participé au 22 février.
Le voyant encore dans la foule des manifestants, le Président s’est réveillé de son cauchemar en sueur, il rêvait en effet de vivre sans fin la même journée, s’endormant au soir du 22 février pour se réveiller au matin du 22 février. Heureusement que Kamel E. n’existe pas et que le temps avance. Même s’il ne le fait pas pour tout le monde.