En Algérie, les accidents de la circulation constituent un problème sérieux et préoccupant. Ils sont responsables d’un grand nombre de décès et de blessures chaque année, entraînant des pertes humaines tragiques et des conséquences économiques et sociales importantes.
Chaque année, ces tragédies coûtent la vie à un grand nombre de personnes laissant derrière elles des familles brisées ou en deuil. Des survivants et des «miraculés» peuvent subir des blessures graves, telles que des fractures, des traumatismes crâniens et des lésions de la moelle épinière, affectant leur qualité de vie de manière permanente. Les statistiques sont édifiantes et mettent en évidence l’ampleur du phénomène. 42 personnes ont trouvé la mort et 1697 autres ont été blessées dans 1359 accidents de la circulation survenus durant la période du 9 au 15 juillet 2023, à travers plusieurs wilayas du pays, selon un bilan hebdomadaire de la Protection civile.
Le bilan le plus lourd a été enregistré au niveau de la wilaya de Djelfa avec 6 personnes décédées sur les lieux des drames et 37 autres blessées, suite à 19 accidents de la circulation. Selon les chiffres avancés par Nait El Hocine, directeur de la sécurité publique à la DGSN, 284 morts et 8707 blessés ont été déplorés dans 7259 accidents de la circulation au cours des cinq premiers mois de l’année en cours. 333 personnes ont trouvé la mort et 12 717 autres ont été blessés, à différents degrés de gravité, depuis le début du mois de mai dernier dans 11 542 accidents de la route au niveau national, selon le chargé de l’information à la DGPC, le lieutenant Abdat Youcef. Plusieurs facteurs contribuent à l’augmentation des accidents.
La cause majeure reste le non-respect des règles de conduite. Excès de vitesse, dépassements dangereux, utilisation du téléphone au volant, sont autant de comportements à risque observés sur les routes. Toutes ces actions mettent en danger nos vies et celles des autres.
Les véhicules souvent surchargés et peu entretenus, notamment les transports en commun et les poids lourds, peuvent provoquer des accidents graves en raison d’une perte de contrôle du véhicule. Un grand nombre de véhicules en mauvais état circulent sur les routes, ce qui augmente le risque d’accidents mécaniques. Certaines routes sont mal entretenues et mal signalées. Les routes étroites et sinueuses, les routes mal éclairées notamment en zones rurales peuvent aussi rendre la conduite difficile et dangereuse.
Le véhicule léger est très utilisé en Algérie par rapport au transport en commun et aux autres moyens de transport. L’obligation de passer le contrôle technique des véhicules, instauré par décret exécutif n°03-232 du 10 juin 2003, n’a pas donné les résultats attendus. Pourtant les organes sont censés être rigoureusement contrôlés (le freinage, la direction, la visibilité, l’éclairage et la signalisation et la liaison au sol). Le but est de vérifier le véhicule et d’arrêter ceux qui présentent un danger pour la circulation routière ou un danger pour la personne qui le conduit, ainsi que pour les citoyens.
Derrière chaque accident, une histoire brisée
Sur la route, on rencontre des «chouwayate» (allusion à l’immense fumée noire dégagée par le pot d’échappement), que ce soit les véhicules légers ou ceux du transport public. Les véhicules qui nécessitent de grosses réparations et qui doivent être à l’arrêt sont dans la nature. L’Algérie a besoin d’un million de voitures neuves afin de renouveler son parc roulant devenu vieillissant. Notre pays a suspendu l’importation des véhicules en 2017.
Qui dit parc automobile vieillissant dit aussi mécaniquement plus de pannes dans un marché de la pièce de rechange désarticulé et rongé par la contrefaçon. Notons néanmoins que le secteur de l’automobile se relance graduellement après l’octroi des licences d’importation des voitures neuves et quasi neuves (importation des voitures de moins de 3 ans) et le lancement des usines de montage.
Les bus et les camions sont aussi de plus en plus impliqués dans les accidents de la route. Ils ont tendance à être plus graves que les autres collisions. La rotation de conducteurs pour les longs trajets est nécessaire mais peu respectée. Chez les conducteurs, la fatigue entraîne une diminution des fonctions mentales et physiques, ce qui se traduit par un mauvais contrôle de la direction, une diminution du temps de réaction, un mauvais suivi de la vitesse et une perte d’attention et de perception des dangers.
Les accidents liés à la fatigue sont souvent caractérisés par une perte de contrôle importante qui se traduit par une trajectoire involontaire du véhicule et l’absence de réaction de freinage. Pour lutter contre les accidents de la route, il y a le «chronotachygraphe», cet appareil qu’on installe sur le camion ou le bus et qui permet de retracer la vitesse effectuée par le véhicule, les temps de pause quotidiens et hebdomadaires.
Il enregistre dans sa mémoire les données relatives à l’utilisation du véhicule pendant un an, dont l’identité du conducteur, les activités de conduite, de repos, de travail ou de disponibilité, le statut de la conduite, les références du véhicule, la distance parcourue, les anomalies de fonctionnement et la vitesse sur les dernières 24h d’utilisation du véhicule. Cela peut être une des solutions aux infractions dans le transport routier.
Au-delà de toute autre considération, les accidents de la route représentent un fardeau économique important en termes de soins médicaux, de réparations des infrastructures et de perte de productivité.