Toutes les voies de circulation menant vers le chef-lieu de la wilaya de Béjaïa sont obstruées depuis plus d’un mois.
Entrer ou sortir de la ville devient ces jours-ci un exercice difficile, mettant les nefs des conducteurs à rude épreuve.
Des travaux de pose des canalisations, dans le cadre d’un projet de réalisation d’une station d’épuration devant collecter les eaux usées du pôle urbain Igzer Uzarif, sur quelques kilomètres, allant d’Ibachiren jusqu’au carrefour de Oued Ghir, traînent en longueur.
En l’absence de régulation de la circulation par les autorités, les automobilistes se démènent comme ils peuvent pour traverser ce bout d’autoroute. En plus du rétrécissement de la voie, dans le sens Béjaïa-El Kseur, l’incivisme de beaucoup de conducteurs empire la situation.
Un inconditionnel de la route s’interroge : «Comme les travaux vont se poursuivre jusqu’à la fin, faut-il mettre un gendarme chaque 500 mètres le long du chantier pour empêcher les comportements incivils de certains conducteurs qui font des dépassements dangereux sur les accotements avant de provoquer des bouchons plus loin ? C’est ce qui complique davantage la situation.»
Ainsi, pour éviter la RN12 où se déroulent les travaux, les usagers empruntent, tous et en même temps, la RN75 pour rentrer chez eux ou rejoindre leurs lieux de travail au chef-lieu de wilaya. Lors des heures de pointe, «la file de voitures commence du carrefour de la RN09, près d’Iryahen jusqu’à Merdj Ouamane, où un ralentissement permanent existe déjà à cause des marchands de fruits et légumes installés sur les accotements», fulmine un autre usager.
A ce sujet, lors de la réunion organisée hier par les services de la wilaya afin de trouver des solutions susceptibles de réguler la circulation, le wali «a donné des instructions strictes à tous les secteurs concernés pour éradiquer complètement le phénomène du commerce informel qui, non seulement défigure les abords des routes nationales et communales, mais provoque des embouteillages et constitue un danger pour les usagers de la route». L’autre point noir provoqué par le même chantier, des embouteillages quasi quotidiens sur le CW21, reliant Amizour à El Kseur, utilisé principalement par les conducteurs désirant rejoindre la pénétrante de Béjaïa, en attendant l’achèvement de l’échangeur de Oued Ghir dont les travaux s’éternisent.
Des retards et des absences sont signalés un peu partout dans les établissements scolaires, à l’université et dans les administrations publiques, rapporte-t-on. «C’est dire que ces travaux ont impacté même la vie sociale et économique de la wilaya, surtout quand on voit autant de fonctionnaires et de transporteurs de marchandises bloqués sur la route des heures durant», commente le passager d’un bus.
Dans un premier temps, le wali a promis l’achèvement des travaux à la fin du mois de Ramadhan, afin de permettre aux citoyens de circuler tranquillement durant les trois jours de l’Aïd, mais les travaux ont pris plus de temps que ce qui était prévu, du fait de la difficulté du sol à certains endroits où l’on creuse au marteau-piqueur.
Interpellé sur cette situation via les réseaux sociaux et la presse locale, le wali s’est déplacé hier sur le chantier, au niveau de Mellala où il a insisté, auprès de l’entreprise réalisatrice, sur la «nécessité de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour faciliter et assurer la fluidité du trafic sur la RN12, et de renforcer le chantier en moyens matériels et humains», afin de libérer la voie. Nordine Douici
Les autorités réagissent enfin
Le wali de Béjaïa, Kamel Eddine Kerbouche, a présidé hier une réunion de coordination consacrée à la recherche d’une solution pour l’organisation de la circulation sur la RN12, suite à la fermeture temporaire du tronçon reliant le rond-point Ibachirene à la jonction entre la RN43 et la RN12, au niveau de la commune de Oued Ghir (dans le sens Béjaïa-El Kseur). Selon la cellule de communication de la wilaya, la réunion s’est déroulée «en présence des membres concernés par la levée des désagréments occasionné à la mobilité des citoyens et des opérateurs, notamment, le comité de sécurité, le délégué de la sûreté de wilaya, la cheffe de la daïra de Béjaïa, la DTP, la DCW, le directeur de l’Office d’assainissement, ainsi que le responsable de l’entreprise Cosider-Canalisation, chargée du projet. Outre l’éradication des commerces informels et anarchique qui pullulent le long des routes sur les accotements, le wali a insisté «sur la nécessité de renforcer le chantier en moyens matériel et humain, d’augmenter le rythme de travail en opérant sur le chantier en continu, de jour comme de nuit, afin de respecter les délais et de minimiser l’impact sur la circulation des citoyens». Il a également ordonné l’organisation de la circulation sur ce tronçon de la RN12 afin d’assurer la fluidité du trafic. N. D.