Transport urbain par câble : Des remontées mécaniques en berne

15/04/2025 mis à jour: 15:57
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Ces remontées mécaniques tombent la plupart du temps en panne si elles ne sont pas en berne

Soulageant le trafic routier, les téléphériques ou télécabines, qui peuvent facilement naviguer dans des zones géographiques difficiles, sont devenus une solution pratique en matière de mobilité urbaine pour les usagers.

 Outre que ce dernier mode de transport ait le bénéfice de répondre à des configurations géographiques, notamment celle de survoler une colline, une autoroute, une rivière, de rallier un belvédère, une station de sport de montagne, voire une île, il reste un moyen de mobilité écologique, moins cher à mettre en place que des métropolitains ou des tramways et surtout, il fait gagner du temps à l’usager, en lui évitant des embouteillages, et donc, le stress. Bien qu’il soit généralisé ces dernières années dans nombre de wilayas, ce transport en commun par câble demeure néanmoins timide. 

Ces remontées mécaniques tombent la plupart du temps en panne si elles ne sont pas en berne, pour  cause de  remise à niveau sécuritaire, surtout concernant les pylônes, les poulies, les câbles porteurs ainsi que certaines pièces de haute sécurité qu’il faut remplacer, avait-on appris, il y a une année du DG adjoint de l’ETAC, Larbi Boumediène qui, à l’occasion, avait annoncé sur les colonnes d’El Watan que «trois téléphériques et une télécabine reprendront du service avant la fin de l’année 2024». Walou ! 

Hormis le téléphérique Memorial (Maqâm Ecchahid)-Jardin d’essais qui est en exploitation, le téléphérique qui assure la ligne palais de la culture-Oued Kniss, celui qui dessert la ligne Diar El Mahçoul (Madania –- quartier du Hamma (Belouizdad) ainsi que la remontée mécanique reliant Bologhine (avenue Abdelkader Ziar) à Notre-Dame d’Afrique sont hors service depuis plusieurs années. Il était prévu également la remise en service de la télécabine Oued Korich-Bouzaréah, une desserte qui draine une grande affluence. Mais cette dernière est toujours en stand by. Dotée de 57 cabines, cette ligne qui s’étend sur 2,9 km, draine du beau monde, soit quelque 120 000 passagers par mois, selon la chargée de communication de l’ETAC, déclaration reprise par l’Aps. 

Ce retard dans la remise en ligne des téléphériques est dû aux travaux qui doivent être menés minutieusement sur le plan sécuritaire. Il s’agit, selon certains ingénieurs spécialisés dans le transport par câble, d’un travail qui vise à «localiser et à dimensionner les anomalies de comportement détectées dans les éléments mécano-soudés au niveau des remontées mécaniques», et cela nécessite du temps. 

Remise à niveau

Mais pourquoi avoir avancé la remise en fonction de ces remontées mécaniques pour avant fin 2024 ? Ces remontées mécaniques font l’objet d’inspection approfondie. «Des équipes de techniciens planchent sur ce qu’on appelle le CND (Contrôle non destructif), qui se résume dans la mise en œuvre de procédés et techniques permettant de donner des informations sur l’intégrité et la santé d’un matériau ou d’une pièce sans l’altérer ou la détruire», nous avait expliqué le DG adjoint de l’ETAC qui tenait à préciser que «le CND est au matériau ce que l’imagerie médicale est au corps humain». Une manière de signifier que l’opération  relative à la remise à niveau n’est pas du tout aisée. Enfin, il y a lieu de rappeler que quatre nouveaux projets de lignes de télécabine sont prévus dans la wilaya d’Alger. 

Ces lignes relieront Bab El Oued à El Biar, place du Champ de manœuvres à El Mouradia, la Grande-Poste à El Biar, et enfin Ruisseau-Garidi-Vieux Kouba», selon la déclaration le 27 mars dernier sur le plateau de l’émission L’invité du jour de la Chaîne III de la Radio algérienne, le PDG du groupe public Transtev, Rachid Ouazzane, évoquant à l’occasion le plan «jaune» pour la capitale.  Farouk Baba-Hadji
 

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