Transport urbain à Oran : L’étau se desserrera-t-il sur l’ETO ?

23/05/2023 mis à jour: 07:42
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Les bus ETO se font rares dans le paysage urbain oranais (photo : El Watan)

L’étau va-t-il enfin se desserrer sur l’Entreprise publique de transport urbain d’Oran ? C’est en tout cas la volonté que semble afficher la Direction de cette société étatique, qui n’a pas manqué de saisir l’opportunité de la venue, dimanche dernier, du ministre des Transports, Youcef Chorfa, pour l’interpeller et lui soumettre un plan d’action en vue de redorer le blason à ces fameux bus que les Oranais appellent «ETO». 

Mis en fonction l’année 2006, les bus dits ETO, reconnaissables notamment à leurs couleurs (blanches et bleues) et au fait qu’ils soient plus spacieux et propres que les bus appartenant au secteur privé ne desservent actuellement que 6 lignes (23, 38, 53, G1, Z et K3), alors qu’au départ 23 étaient programmées. C’est que sur les 64 bus que compte cette entreprise, 23 sont en état de circuler et seulement 17 d’entre eux sont exploités. 

Les autres (un total de 44 bus) sont défectueux et inaptes à être mis en service, ce qui n’arrange pas, loin s’en faut, les 366 travailleurs de cette entreprise, qui éprouvent toutes les peines du monde à percevoir mensuellement leurs salaires. Dimanche dernier, le représentant de l’ETO a demandé à son ministère de tutelle qu’il dote son entreprise de pas moins de 50 nouveaux bus et qu’une subvention financière, de l’ordre de 1,5 milliards de dinars, lui soit alloué. 

Une somme d’argent à même de payer les dettes de l’ETO aux impôts et à caisse de sécurité sociale, sans compter le règlement des arriérés de salaires de nombre de ses travailleurs. La création d’un bureau d’expertise qui se penchera sur les gestions financière et administrative de l’entreprise a même été préconisée et pour ne pas refaire les mêmes erreurs que celles du passé, il est prévu aussi un plan pour assurer aux futurs bus mis en fonction un entretien permanent et ne pas connaître, pour tout horizon, que le sort de la fourrière. 

Le représentant de l’ETO a également préconisé la formation des travailleurs et la diversification de ses revenus. Youcef Chorfa s’est montré, lui, disposé à ce que son ministère vienne en aide à l’ETO pour que cette entreprise ne sombre pas davantage dans la crise, même si on affirme ici et là qu’une expertise minutieuse devra être ficelée pour savoir, avec exactitudes, quels sont les besoins de l’ETO pour qu’elle sorte la tête de l’eau et ne pas faire faillite. Notons enfin que c’est toute la gestion du transport à Oran qui mérite d’être revue et corrigée pour qu’elle réponde aux exigences de la société de 2023. 

Pour beaucoup en effet, il est inconcevable qu’une ville comme Oran, forte de ses 2 millions d’habitants, voit ses bus, autant privés que publics, s’arrêter dès lors que s’amène 20h et que le seul tramway dont elle dispose – qui souffle en ce mois de mai sa dixième bougie – attend toujours les deux extensions (l’une vers l’université de Belgaïd et l’autre vers l’aéroport d’Oran) qu’on lui a tant promis. Nous y reviendrons ! 

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